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Les parlementaires décident de réduire la dotation du prince Laurent

Le prince Laurent s'était rendu en uniforme à un événement à l’ambassade de Chine en juillet 2017 alors que le gouvernement ne l'y avait pas autorisé. | © BELGA PHOTO DIRK WAEM

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Les parlementaires ont décidé d’amputer la dotation du prince Laurent de 15 %, soit 46.000 euros. Cette sanction 

La commission spéciale de la Chambre qui devait statuer sur la dotation du Prince Laurent a approuvé la sanction proposée par le gouvernement, à savoir la réduction de 15 % pendant une année, de cette dotation. Elle s’est prononcée lors d’un vote secret par 12 voix contre une. Malgré une plaidoirie de près de trois heures, l’avocat du prince, Laurent Arnauts, n’a pas pu convaincre la commission de renoncer à cette sanction. « Nous avons voulu nous attacher aux faits et non à des réflexions qui allaient au-delà de la question de savoir si la loi avait été respectée », a expliqué le député Gilles Vanden Burre (Ecolo-Groen). « La commission s’est attachée à une question principale : le prince avait-il l’autorisation du ministre des Affaires étrangères lorsqu’il s’est rendu à la réception de l’ambassade de Chine. La réponse est: non », a ajouté David Clarinval (MR). La commission spéciale se réunira à nouveau lundi pour approuver le rapport et le transmettre à la séance plénière de la Chambre où un nouveau débat public aura lieu avant un nouveau vote secret.

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En coulisses, des voix critiques se faisaient entendre sur la façon dont le gouvernement avait mené ce dossier et respecté les droits de la défense. Les commissaires ne se sont pas exprimés sur ce point à l’issue de la réunion de mercredi. « En séance plénière, chacun pourra se prononcer sur la façon dont cette procédure a été menée », a indiqué Ahmed Laaouej (PS). Le vote étant secret, l’identité du commissaire qui a voté contre la sanction demeure inconnue. Francis Delperée (cdH) n’a pas voulu préciser s’il était cette personne.

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Pour rappel, les discussions portaient sur un événement précis : les 90 ans de l’armée chinoise, auxquelles le prince avait assisté à l’ambassade de Chine, dérogeant ainsi aux règles. Dans un cliché posté par Laurent lui-même, on le voyait poser, en uniforme militaire, aux côtés de dignitaires chinois. Or, depuis 2013, les membres de la famille royale ne peuvent plus rencontrer de personnalités étrangères sans l’autorisation préalable du ministre des Affaires étrangères (lire ci-dessous). Une autorisation que Laurent n’a pas demandée, car, il s’agissait d’une « invitation personnelle ».

Ce n’est pas la première fois que le prince transgressait les règles : en 2011, sous le gouvernement Leterme, le Premier ministre avait dû intervenir après un voyage non-atuorisé au Congo. Yves Leterme l’avait alors enjoint à signer un engagement, l’invitant à ne pas reproduire de tels voyages ou de rencontres avec des officiels étrangers sans un accord gouvernemental. Avant la rencontre chinoise, il avait encore commis des écarts. Depuis son arrivée au 16 rue de la Loi, Charles Michel a déjà dû intervenir trois fois : en 2015, pour avoir repris dans ses comptes annuels des dépenses purement privées ; fin 2016, pour avoir rencontré le Premier ministre sri-lankais à Bruxelles sans autorisation préalable ; et toujours en décembre 2016, pour ne pas avoir respecté son devoir de réserve en attaquant publiquement sa famille et les politiques.

(Avec Belga)

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