Crédibilité zéro : le score Klout, c’est fini

Dans l'épisode "Nosedive" de Black Mirror, les humains sont soumis à la logique du "Klout".
Instrument de mesure de popularité du début des années 2010, il avait paradoxalement sombré dans l’oubli ces dernières années. C’est désormais officiel : Klout n’est (presque) plus.
Fut une drôle d’époque, aux alentours d’une année aussi technologiquement lointaine que 2015, où le Klout était tout : la couronne virtuelle sur le chef des papes des réseaux sociaux , l’outil d’authentification par et de l’excellence, l’indice de mesure de la popularité des internautes de confiance. Pour l’une des premières fois, l’influence avait un score – mais aussi un coût : au moins une légère addiction aux médias sociaux et à leurs écrans.
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Façon Black Mirror avant l’heure, les inscrits calquaient leur valeur sur une échelle allant de 1 à 100, sur base d’un algorithme qui s’attachait, notamment, à leurs interractions. En Belgique comme ailleurs, l’application avait donné lieu à quelques classements relayés par la presse, où le top 10 se fêtait comme une couverture du Forbes. Ceux qui y figuraient seront peut-être ceux qui regretteront le plus Klout – les autres étant restés désespérément coincés aux environs de 50, avant de finir par s’en ficher. Car le score n’est plus, ou presque : Klout a prévu son « coucher de soleil » pour le 25 mai 2018, date à laquelle l’app’ fermera définitivement ses portes codées.
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To all of our fans: after careful consideration we have decided to shut down the Klout website & the Klout Score. This will happen on May 25, 2018. It has been a pleasure serving you, and thank you for your ongoing support over the years. Details here: https://t.co/xCNdYachxF
— Klout (@klout) 10 mai 2018
L’annonce a été faite par Lithium, l’entreprise propriétaire de l’ex-innovation : « Klout en tant que service seul ne s’aligne pas sur notre stratégie à long-terme », donne-t-elle comme (presque) seule explication. La compagnie fait seulement savoir qu’elle préfère désormais investir dans l’intelligence articielle et « l’apprentissage machine », de la même manière que les GAFA, comme Google. Remballez donc les tableaux d’honneur, à moins, désormais, que vous n’ayez suffisamment de followers.