De nouvelles espèces de poissons découvertes dans la quatrième dimension

Les poissons descendent en profondeur parce qu'ils sont menacés par le réchauffement climatique. | © Pexels
Dans les profondeurs de la quatrième dimension, des nouvelles espèces de poissons viennent d’être découvertes. Cette nouvelle zone des Caraïbes comprend des poissons qui vivent bien en dessous des récifs coralliens peu profonds.
À plus de 150 mètres de profondeur, la lumière du soleil parvient à peine à percer l’obscurité de cette zone. De nombreux scientifiques l’ont d’ailleurs longtemps considérée comme inhabitable par ces espèces de poissons coralliens, qui préfèrent la lumière intense des couches moins profondes. Et pourtant, dans les eaux des Caraïbes, au large des côtes de Curaçao, des recherches dans la quatrième dimension (twilight zone en anglais) viennent de révéler l’existence de nouvelles espèces de poissons.
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Les recherches ont été effectuées dans le cadre du Deep Reef Observation Project, mené par des chercheurs du Musée national d’histoire naturelle du Smithsonian (NMNH) et du Smithsonian Tropical Research Institute (STRI). Impressionnés par les résultats de leur étude publiée dans la revue Nature, ils ont décidé d’officiellement nommer cette zone profonde « le rariphotique ». C’est à bord d’un submersible qu’ils ont pu observer de près les secrets bien gardés de la quatrième dimension. Le Dr Baldwin et son équipe du Musée national d’histoire naturelle du Smithsonian ont effectué des douzaines de plongées dans la zone rariphotique.
Trente nouvelles espèces
Et les attentes des océanographes sont comblées : pas moins de six nouveaux genres et trente nouvelles espèces de poissons ont été répertoriés. » Environ un poisson sur cinq que nous trouvons dans le raphitotique des Caraïbes est une nouvelle espèce « , explique le Dr Ross Robertson, biologiste pour The Smithsonian Tropical Research Institute, dans des propos rapportés par The Independent. Au total, 4 500 poissons appartenant à 71 espèces ont été observés lors de 80 plongées environ. « Jusqu’à présent, mon favori est Haptoclinus dropi », ajoute-t-il.

Menacés par le réchauffement climatique
D’après les océanographes, les poissons descendent en profondeur, malgré l’obscurité qui y règne, parce qu’ils sont menacés par le réchauffement climatique. Ces changements de température, responsables du réchauffement des océans, entraînent la destruction des coraux.
La grande barrière de corail, qui blanchit de plus en plus, en est le premier exemple. En 2016 et 2017, plus de 1 500 km de récifs coralliens ont été touchés par la menace climatique. Or, ces coraux abritent un véritable écosystème complexe et s’ils disparaissent, les poissons ne pourront plus y vivre ou y trouver leur nourriture. Raison pour laquelle ils auraient trouvé refuge dans ces zones plus sombres.
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Avec cette nouvelle découverte, les scientifiques espèrent susciter l’intérêt pour ces zones profondes jamais encore explorées. « On estime que 95% de l’espace habitable de notre planète se trouve dans l’océan », déclare le Dr Carole Baldwin, conservatrice des poissons au Musée national d’histoire naturelle du Smithsonian. « Pourtant, seule une fraction de cet espace a été explorée, ce qui est compréhensible pour les zones situées à des milliers de kilomètres au large et à des kilomètres de profondeur », conclut-elle.