Et si le crabe royal finissait par envahir la côte belge ?

Le précieux crabe royal prolifère toujours plus vers l'Ouest tout en dévorant l'écosystème local sur son passage. | © Flickr : ccho
Précieux autant que dangereux, le crabe royal pullule dans les mers norvégiennes et ne cesse de proliférer vers l’Ouest. À tel point que l’espèce pourrait atteindre un jour les côtes françaises et belges.
On les appelle les crabes royaux du Kamtchatka. Si on les voit plus souvent dans l’assiette qu’en train de pulluler au fond des mers, ces crustacés géants s’approchent petit à petit de nos bords de mer et pourraient bien devenir les envahisseurs à pinces de demain.
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Originaire du Pacifique et introduite en Europe du nord dans les années 60, l’espèce n’a jamais cessé de se reproduire au point de menacer aujourd’hui l’écosystème de la mer des Barents, située entre la Norvège et la Russie occidentale. Surnommés les « crabes de Staline », certains peuvent mesurer jusqu’à deux mètres et peser près de 15 kilos, relate Brut Nature dans une vidéo partagée ce lundi 16 avril sur les réseaux.
« L’or rouge »
S’il a hérité du nom de l’ancien chef de l’URSS, c’est parce que – outre sa couleur rougeâtre – des scientifiques russes l’ont prélevé depuis Vladivostok (ville russe du Pacifique, proche de la Corée du Nord) pour le transporter jusqu’au port de Mourmansk (de l’autre côté du pays, à la frontière avec la Finlande), nous apprend la vidéo. « Au début, il n’y a que treize crabes royaux qui ont survécu au voyage jusqu’à la mer des Barents », explique Yuri Orlov, responsable du projet d’exportation des crustacés. « Aujourd’hui il y en a treize millions, et c’est grâce à moi », se félicite-t-il. L’objectif de cette mission ? Améliorer les ressources des pêcheurs pauvres de la région de Mourmansk puisqu’avec le temps, le crustacé est devenu le crabe le plus recherché au monde, particulièrement prisé sur le marché pour sa chair vendue jusqu’à 60 euros le kilo.

Précieux mais dangereux
Si dans les eaux du Pacifique, le crabe est chassé par le poisson-loup, il ne redoute aucun prédateur en Europe du Nord. Le précieux crustacé peut donc proliférer sans limite et toujours un peu plus vers l’Ouest, mais tout en dévorant l’écosystème local sur son passage, ajoute Brut. « Si l’on ne fait rien, c’est tout à fait possible qu’il atteigne un jour les côtes françaises », prévient le scientifique russe Sergey Kuzmin dont on rapporte le témoignage. Et par conséquent, du moins on peut l’imaginer, envahir dans le même temps la côte belge… Si pour l’instant, rien n’est certain, des scientifiques alertaient déjà en 2012 sur l’invasion des crabes royaux en Antarctique. Le réchauffement des eaux de l’océan Austral ayant permis aux prédateurs à pinces rouges d’envahir et de dévaster la faune de la région.