Brigitte Bardot et Rémi Gaillard dénoncent « l’enfer des abattoirs »

Brigitte Bardot et Rémi Gaillard dans la vidéo sur l'abattoir d'Alès.
Brigitte Bardot et Rémi Gaillard s’allient pour diffuser de nouvelles images tournées dans l’abattoir municipal d’Alès, dans le Gard. L’établissement avait déjà été épinglé par l’association L214 en 2015. Attention, images choquantes.
Brigitte Bardot, Rémi Gaillard. La rencontre semblait improbable, leur combat contre la souffrance animale les a réunis. La star et l’humoriste s’allient aujourd’hui pour diffuser de nouvelles images réalisées, affirment-ils, dans l’abattoir municipal d’Alès. Les scènes, insoutenables, ont été tournées par un lanceur d’alerte en février 2018. On y voit des animaux mal étourdis manifester des signes de reprise de conscience sur la chaîne de saignée. D’autres sont égorgés à vif. Suspendu au palan, un veau vomit le lait de sa mère au moment d’être tué. Un cochon est frappé alors qu’il tente de s’échapper… Contactés par Paris Match, les responsables de l’établissement n’étaient pour l’instant pas joignables.
En 2015, l’abattoir municipal d’Alès, avait déjà fait scandale suite à la vidéo de l’association L214 qui montrait des images similaires. Choqué, Max Roustan, le maire d’Alès, avait alors décidé une fermeture à titre conservatoire de l’établissement durant deux mois. Dans le compte-rendu de la Commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français, daté du 28 avril 2016, Max Roustan expliquait : «Je ne vais jamais à l’abattoir car je ne supporte pas le sang… Mais je fais confiance au personnel agréé qui s’en occupe (…) S’il y a eu des manquements aux règles d’abattage, comme on a peut-être pu le constater ici ou là, il appartiendra à la justice de se prononcer. Certes, les images qui ont été projetées ont profondément touché les gens. On ne peut pas le dire autrement: de fait, dans un abattoir, il y a du sang, surtout chez nous, où l’on tue énormément en rituel (…) Je comprends que les images qu’on en a montrées peuvent scandaliser. Pour autant, on ne peut pas accepter que ma ville soit salie comme elle l’a été. Mais on verra ce que la justice dira.»
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« Montrer que rien ne change derrière les abattoirs »
Depuis, aucun procès pour maltraitances n’a eu lieu. Une convocation devant le Tribunal de police d’Alès est prévue le 8 octobre 2018 pour 3 infractions concernant des installations et des équipements non conformes (pièges à chevaux et à bovins inadaptés, et absence de parois permettant d’éviter que les animaux en attente de mise à mort ne voient leurs congénères suspendus en cours de dépeçage).
Les nouvelles images révélées aujourd’hui ont comme double objectif «de montrer que rien ne change derrière les abattoirs et d’interpeller les politiques au moment où le Projet de loi agriculture et alimentation du gouvernement sera en séance publique à l’Assemblée Nationale du 22 au 25 mai 2018», précise la Fondation Brigitte Bardot. Suite aux scandales à répétition, le projet de vidéosurveillance dans les abattoirs (85% des Français y sont favorables), porté par le député de la Charente-MaritimeOlivier Falorni, avait été voté en première lecture en janvier 2017, puis retoqué par la Commission des affaires économiques le 20 avril 2018. En vue de l’ultime débat qui débute demain, les députés REM se sont finalement mis d’accord sur une expérimentation de deux ans dans les abattoirs qui se porteront volontaires. «Cela en devient grotesque, a réagit Olivier Falorni interrogé par L’Express. L’expérimentation est déjà possible aujourd’hui. Ils inventent l’eau tiède. Ils font simplement cela pour faire figurer le mot vidéosurveillance dans le texte de loi. C’est un écran de fumée qui ne trompera personne».