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Faut-il s’inquiéter de la météo anormale de ce mois d’octobre ?

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Une situation anormale qui concerne également nos voisins européens. | © Unsplash / Ben Regali

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Inquiétante pour certains climatologues, la situation n’en est pas moins « interpellante » pour les météorologues qui s’étonnent de la récurrence des épisodes anticycloniques.

 

Grand soleil, air doux, ciel bleu. Depuis plusieurs semaines, le thermomètre belge affiche des températures nettement au-dessus des normales de saison. Rangez les écharpes, oubliez bonnets ; il fait encore chaud… Trop chaud même, pour une saison automnale qui bat des records de températures.

Alors que le mercure continue de flirter avec les 23 degrés – et ce à deux semaines du mois de novembre -, nombreux sont ceux qui profitent joyeusement d’un été prolongé à base de terrasses ensoleillées et de balades improvisées. Bien que sans vouloir s’en plaindre, certains s’inquiètent toutefois de voir les feuilles tomber au-dessus des 20 degrés.

Excentricités météorologiques

« C’est tout de même pas normal », se surprend-t-on à dire en se baladant un dimanche d’automne, manches courtes et cheveux au vent. En effet, confirme avec ses mots l’Institut royal de météorologie de Belgique (IRM), « la configuration météorologique actuelle est assez particulière pour la saison ». Une situation anormale qui concerne également nos voisins européens et qui s’explique par « la présence récurrente de zones anticycloniques », nous résume-t-on au sein du Service scientifique prévisions du temps. « Déjà depuis le début de l’été, nous bénéficions de conditions ensoleillées et d’un temps particulièrement chaud. Et nous continuons à bénéficier de ces périodes relativement sèches en ce début d’automne », explique l’un des membres du bureau.

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Pour beaucoup, le réchauffement climatique est le responsable tout trouvé de cette sécheresse automnale. Mais pour l’IRM, la situation est à nuancer. « Sans prendre en compte le changement climatique, il est des épisodes où l’atmosphère fait preuve d’excentricités, c’est à dire que les éléments se combinent parfois pour générer un pic de chaleur qui se démarque de la saison », explique l’institut de météorologie. « Ce sont des accidents qui entrent dans l’ordre normal des phénomènes naturels, la nature étant ainsi faite », poursuit le prévisionniste. « De manière tout à fait naturelle, le climat peut engendrer des variations vers le haut ou vers le bas par rapport malgré les normes enregistrées. »

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« Le fait qu’on ait eu un automne clément ne préfigure en rien la suite de l’hiver », précise l’IRM à ceux qui s’imaginent déjà un mois de novembre sous les mêmes auspices. © Pexels / Kaique Rocha

Décalage de saisons ?

Inquiétante pour certains climatologues, la situation n’en est pas moins « interpellante » pour les météorologues de l’IRM. « Ce qui nous interpelle, c’est la récurrence de ces situations anticycloniques – appelées ‘blocking’ – que nous connaissons ces derniers temps », explique-t-on. « Un accident peut arriver, mais à partir du moment où ça commence à se répéter, ça doit quand même attirer l’attention. » Pris isolement, l’automne 2018 n’aurait donc rien d’inquiétant. Mais additionné à d’autres épisodes similaires (vague de chaleur ou de froid), il en devient plus préoccupant, ajoute-t-on.

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« Le fait qu’on ait eu un automne clément ne préfigure en rien la suite de l’hiver », précise l’IRM à ceux qui s’imaginent déjà un mois de novembre sous les mêmes auspices. « Ce n’est pas pour autant que l’hiver va être décalé ou plus doux. Il n’y a aucun lien de corrélation. » De quoi se préparer à une chute brutale des températures « qui finiront par redevenir normales, voire plus basses que la normale », conclut le prévisionniste.

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