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L’année 2018 a été la deuxième plus chaude en Arctique

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Cette hausse des températures est lourd de conséquences pour l’écosystème. | © Annie Spratt / Unsplash

Environnement & Animaux

L’Arctique s’est encore réchauffé à l’hiver 2017-2018, la glace de la région se réduit, les caribous disparaissent et les algues rouges remontent vers le nord, selon le rapport annuel de l’administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA), publié mardi.

L’année 2018 a été la deuxième plus chaude en Arctique depuis que les relevés existent, à partir de 1900. Il a fait 1,7°C plus chaud que la moyenne des trois dernières décennies et le réchauffement y est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. Le record absolu date de 2016. La tendance est évidente: les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon la NOAA, qui a coordonné ce rapport de référence écrit par plus de 80 scientifiques de douze pays.

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Dans l’océan Arctique, les glaces sont moins épaisses, plus jeunes et couvrent moins d’océan. La vieille glace, c’est-à-dire âgée de plus de quatre ans, s’est réduite de 95% depuis 33 ans. C’est un cercle vicieux: des glaces plus jeunes sont plus fragiles et fondent plus tôt au printemps. Moins de glace signifie moins de réflexion solaire: l’océan absorbe davantage d’énergie et se réchauffe donc un peu plus. Par exemple, il n’y a jamais eu aussi peu de glace hivernale dans la mer de Bering, entre la Russie et l’Alaska, qu’en 2017-2018.

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Le phénomène du réchauffement de l’eau dans cette zone de l’Arctique a donc été observé et a probablement causé les fontes prématurées de l’été dans les mers de Beaufort et des Tchouktches. À l’inverse, l’accélération de la fonte de la couverture glaciaire du Groenland s’est stabilisée, selon la NOAA. Les populations de caribous et rennes sauvages de la toundra sont aussi en déclin depuis le milieu des années 1990. Seuls deux des 22 troupeaux surveillés n’ont pas décliné. Le réchauffement aide au contraire les algues rouges toxiques à conquérir de nouveaux territoires en pénétrant les eaux de moins en moins froides de l’Arctique, où poissons et crustacés peuvent s’empoisonner.

Belga

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