Oui, le froid meurtrier aux États-Unis est bien le résultat du réchauffement climatique

Chicago fait face à des températures ressenties allant jusqu'à -50°C. | © JOSHUA LOTT / AFP
Contrairement à ce que peuvent penser les climato-sceptiques, l’impressionnante vague de froid aux États-Unis serait bien liée au réchauffement climatique.
Depuis maintenant quelques jours, des millions d’Américains doivent faire face à des températures de plus en plus basses (jusqu’à -50 degrés Celsius en ressenti). Ce froid polaire a déjà provoqué la mort d’au moins 10 personnes dans le « Midwest » des États-Unis. Ces températures négatives sont donc l’occasion rêvée pour les climato-sceptiques de s’exprimer, comme l’a fait via Twitter le président des États-Unis, Donald Trump, où il ironise sur la situation actuelle.
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Malheureusement pour lui, le réchauffement climatique est bel et bien présent, et c’est même à cause de lui que cette vague de froid est présente en ce moment. L’Agence océanique et atmosphérique (NOAA) n’a pas manqué de répondre au président américain sur Twitter que « les tempêtes hivernales ne prouvent pas que le réchauffement climatique n’arrive pas ». Ils expliquent également que les scientifiques ont mesuré une hausse de la vapeur d’eau, ce qui augmente la température et crée une atmosphère plus humide qui augmente les précipitations de pluie ou de neige.
Winter storms don’t prove that global warming isn’t happening. https://t.co/LDqfq4JH9n pic.twitter.com/ndmLD637Cb
— NOAA Climate.gov (@NOAAClimate) January 29, 2019
L’AFP explique dans l’infographie ci-dessous le lien entre les températures polaires de ces derniers jours et le réchauffement climatique. Les températures plus élevées en Arctique provoquent une réduction des différences de pression atmosphérique. Ce changement fragilise le jet stream, devant garder l’air glacial en Arctique, qui ondule. Ainsi, l’air froid de l’Arctique descend sur les continents, ce qui explique cette vague glacial au Canada et aux États-Unis.

La population s’adapte
Les conditions deviennent de plus en plus difficiles pour les Américains concernés par cette vague de froid. Christine Busch, habitante de Kansasville dans le Wisconsin, nous raconte ses difficultés à se rendre au travail. « Je ne sais pas comment aller travailler. Il fait tellement froid que ma voiture ne veut pas démarrer ce matin ! » confie-t-elle. « Elle a fonctionné toute la semaine, mais hier était la nuit la plus froide avec -45°C de température ressentie ».
Beaucoup d’écoles et d’entreprises sont fermées depuis quelques jours, mais malgré ces températures négatives, certains Américains doivent quand même se rendre sur leur lieu de travail. « Beaucoup d’entreprises ont fermé leurs portes, comme la poste (pour ne pas que les facteurs marchent dehors). UPS et Fedex ont retardé les livraisons, et les sociétés de transport routier ont également fermés. C’est les pires conditions météorologiques depuis 50 ans, ils ont dit aux informations » explique Christine.
C’est les pires conditions météorologiques depuis 50 ans.
Certains pourraient penser que la situation est plutôt favorable aux enfants… mais pas vraiment. Kira Lowe, mère de trois enfants dans le sud du Wisconsin, explique « ils étaient surexcités au début, mais maintenant qu’on leur a ajouté deux jours à la fin de l’année scolaire, et ils ne sont pas très contents. En plus, on ne peut pas sortir, donc les enfants ne peuvent pas jouer dans la neige. Les chaînes d’information ont dit qu’après 5 minutes dehors, on aurait besoin d’assistance médicale ».

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Les hôpitaux sont d’ailleurs remplis. Maranda Ratliff, étudiante infirmière à l’hôpital St Luke de Milwaukee (plus grande ville du Wisconsin), raconte comment l’hôpital s’organise face à cette vague de froid. « C’est compliqué à gérer. À cause de la neige et du froid, certaines personnes ne viennent pas au travail, et quand cela arrive, soit on doit faire des plus longues gardes, soit on doit s’occuper de plus de patients, ce qui peut amener à des problèmes de sécurité » explique t-elle. « Nous avons beaucoup de patients avec des pneumonies, ou des patients avec des blessures car ils sont restés trop longtemps dehors, ou qu’ils sont tombés sur de la glace… Tous nos lits sont complets ! »