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Des chasseurs canadiens veulent tuer des dizaines de milliers de bébés phoques supplémentaires

Des phoques se faisant matraquer à mort par des chasseurs le 28 mars 2009. 280 000 phoques se sont fait tuer cette année-là. | © EPA/STEWART COOK

Environnement & Animaux

Des groupes font pression pour un plus gros abattage de phoque, y compris dans les réserves naturelles.

 

C’est une nouvelle qui a suscité la colère des défenseurs des animaux, mais également du Premier ministre canadien Justin Trudeau. Le journal britannique The Independent explique que des groupes de chasseurs font pression sur le gouvernement pour qu’il augmente le quota d’abattage de phoques et d’otaries au Canada. Une des raisons serait pour leur fourrure.

Trois propositions ont été formulées : lever les restrictions concernant les permis de vente de phoques, autoriser l’abattage de phoques dans les réserves naturelles du Québec, et lancer une massive chasse au phoque à but commercial en Colombie-Britannique (province la plus à l’ouest du Canada).

Selon nos confrères de The Independent, des dizaines de milliers de phoques sont frappés à coups de gourdins, fusillés, harponnés ou même poignardés au large de la côte est du Canada. La plupart sont des jeunes phoques de moins de trois mois, sachant que l’abattage a lieu durant le printemps, période où les bébés phoques grandissent. En 2016, plus de 68 000 phoques ont été tués selon les statistiques gouvernementales.

Photo prise durant le premier jour d’ouverture de la saison de la chasse, le 25 mars 2006. Le quota à l’époque était de 325 000 phoques pour la saison. © EPA/STEWART COOK

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Sauver la pêche

Le groupe Facebook « Pacific Balance Pinniped Society » explique être « envahi par une surpopulation de phoques et d’otaries ». Ils expliquent dans leur post qu’élargir cette réforme permettrait de sauver les stocks de poisson.

Cependant, cette question pose débat au sein même de la communauté scientifique. Il se pourrait que les abattages ne soient pas forcément bénéfiques aux stocks de poissons, avertissant que toute chute des proies des baleines pourrait entraîner une famine chez les mammifères. « Les phoques sont utilisés comme boucs émissaires, tout comme on accusait autrefois les baleines d’être responsables du déclin de la pêche » a déclaré à The Guardian Hal Whitehead, un biologiste marin basé en Nouvelle-Écosse.

Selon les experts, il existe un petit marché pour l’huile de phoque et certaines pièces de phoque sont vendues en Asie comme aphrodisiaques.

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La colère des défenseurs des animaux

De son côté, Humane Society International dénonce ces abattages. « Les chasseurs tirent sur les phoques à partir de bateaux en mouvement, mais les bébés phoques ne sont souvent que blessés. La principale usine de traitement de la peau de phoque au Canada déduit 2 $ du prix payé pour les peaux pour chaque trou de balle trouvé. Par conséquent, les chasseurs de phoques répugnent à tirer plusieurs fois. Ainsi, les phoques blessés sont souvent laissés agonisant. Beaucoup glissent au-dessous de la surface de l’eau où ils meurent lentement et ne sont jamais récupérés. »

L’organisation a d’ailleurs lancé une pétition demandant au Premier ministre canadien d’ignorer ces propositions. Ils mettent en garde le gouvernement en expliquant que « la plupart des chasseurs de phoques ne participent plus au massacre car celui-ci n’est plus rentable, mais adopter ces propositions serait un énorme pas en arrière ».

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