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Anouchka et Alain-Fabien : « Nous sommes fiers d’être des Delon »

Le mardi 31 octobre 2017, Alain-Fabien, Alain et Anouchka Delon posent ensemble à Paris. | © Paris Match / Christine Ledroit-Perrin

People et royauté

L’aînée est devenue comédienne tandis que le coeur du cadet balance encore entre cinéma et mannequinat. Ils racontent pour Paris Match la face intime de la star. Extraits choisis.

 

Paris Match. Votre père fête ses 60 ans de carrière cette année. Quels sont ses films qui vous ont le plus marqués ?
Alain-Fabien. “Le clan des Siciliens”, “Borsalino”, “Zorro” et “La tulipe noire”.
Anouchka. Petits, nous n’avions pas le droit de regarder ses films trop violents. Nous avons été biberonnés à “La tulipe noire” et à “Zorro”. Liés à l’enfance, ils restent mes préférés. “Le clan des Siciliens”… nous l’avons bien regardé quinze mille fois ! Le dimanche, on était si fans qu’on se le passait quatre fois de suite. Gabin, Lino, mon père, ces trois acteurs réunis, ça m’éclate. Et “Borsalino”… savoir que mon père s’est tellement battu pour le monter me touche beaucoup.

Regardiez-vous ses films avec lui ?
A.-F. Il passait au moment du générique de début, s’en allait pour revenir trois ou quatre fois pendant le film et nous demander si cela nous plaisait. On entendait ses chaussons qui glissaient… En fait, il n’a jamais aimé se voir à l’écran.
A. Je comprends, j’ai horreur de cela aussi.

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(…)

Nous venons d’une famille d’artistes.

Qu’avez-vous hérité d’Alain Delon ?
A. La persévérance, cette volonté de ne jamais lâcher. Comme lui, je peux m’emballer assez vite. Nos deux parents ont un peu le même caractère. Nous avons pris des deux.
A.-F. Son intelligence, j’espère. Il est très malin. Vif. Il a toujours un coup d’avance sur les autres. Je suis très calme mais capable d’exploser. Quand je n’ai pas le moral, je lui expédie un texto, j’ai besoin d’entendre mon père me rappeler que “nous, les Delon”, nous sommes les meilleurs. A. Nous sommes fiers d’être des Delon et d’honorer notre père. Soyons clairs, cela nous confère une protection, une légitimité. Je comprends parfaitement quand je l’entends dire qu’il veut construire une dynastie, et qu’il veut que ses enfants soient acteurs. Il pense aux Douglas, aux Fonda… Mes parents sont des autodidactes issus de familles pauvres. Ils nous ont inculqué des valeurs, notamment qu’il faut bosser pour y arriver et que l’argent ne pousse pas sur les arbres. Nous avions conscience de notre chance.
A.-F. Papa n’a jamais étalé son argent, il préférait investir dans l’art. Il s’est construit un paradis clos par de hauts murs. Il a son lac, sa robe de chambre avec des trous. Il voulait aussi un jardin où reposer avec ses chiens quand il sera décédé… Il a bossé toute sa vie. A sa place, moi j’aurais eu huit jets sur le tarmac, des paquets de gonzesses en train de danser autour de moi… Mon père est un homme humble. Il m’a inculqué la notion de l’argent. Aujourd’hui, j’ai plaisir à m’offrir un billet d’avion. Je suis fier de pouvoir le faire. Pas comme certains potes qui ont la carte bancaire de papa mais qui deviennent dépressifs sans savoir quoi faire de leur vie. A. Nous n’avons pas été élevés avec du caviar au petit déjeuner. Nous venons d’une famille d’artistes et ça, on l’apprécie.

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