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Natalie Portman : Sa première lettre de fan écrite par un homme qui rêvait de la violer

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Lors de la Women’s March à Los Angeles, Natalie Portman a pris la parole pour raconter la sexualisation dont elle a été victime dès l’âge de 13 ans. Un discours poignant où elle évoque « le viol fantasmé » par un homme qui lui a écrit sa première lettre de fan, après la sortie de Léon.

« Laissez-moi vous raconter ma propre expérience », commence Natalie Portman à la tribune de la Women’s March organisée à Los Angeles samedi 20 janvier. Devant des centaines de milliers de femmes (et hommes) réunies pour dénoncer le harcèlement, l’actrice de 36 ans s’est confiée sur la sexualisation dont elle a été victime lorsqu’elle a été révélée dans le film Léon, alors qu’elle n’avait que 13 ans. Dans son discours, Natalie Portman évoque quelques faits traumatisants de son adolescence : sa première lettre de fan était « un viol fantasmé qu’un homme m’avait écrite« . Elle a également rappelé qu’« un compte à rebours a commencé à la station de radio locale pour indiquer quand j’aurais atteint l’âge de 18 ans, le jour où il serait légal de coucher avec moi » avant d’ajouter : « les critiques ciné parlaient de mes seins naissants dans leurs articles ».

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Une sexualisation publique qui l’a forcée à se protéger du regard des hommes. « J’ai compris très rapidement, même à 13 ans, que si je devais m’exprimer sexuellement, je ne serais pas en sécurité. Et que les hommes se sentiraient autorisés à discuter et à objectiver mon corps ».

Je me suis bâtie une réputation de prude, conservatrice, intello, sérieuse afin de sentir que mon corps était protégé et que ma voix serait écoutée.

natalie portman
Lionel Hahn/ABACAPRESS.COM

Terrorisme sexuel

Pour se protéger de ce public, la jeune maman a dû adapter son comportement. « J’ai rejeté tous les films avec des scènes de baiser, j’ai parlé de ce choix délibérément dans mes interviews. J’accentuais mon côté studieux et sérieux. Je me présentais avec des vêtements élégants », énumère-t-elle. « Je me suis bâtie une réputation de prude, conservatrice, intello, sérieuse dans l’intention de sentir que mon corps était protégé et que ma voix serait écoutée ». Elle a ressenti le besoin de se protéger pour envoyer son message au monde : « je suis quelqu’un méritant sécurité et respect ».

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Face à des commentaires sur son corps et des déclarations délibérées et plus menaçantes, Natalie Portman a décidé de contrôler son comportement « dans un environnement de terrorisme sexuel ». L’actrice conclut ensuite son discours en proposant la « révolution du désir ». « Un monde dans lequel je pourrais m’habiller comme je le veux, dire ce que je veux et exprimer mes désirs de la façon dont je le souhaite sans craindre pour ma sécurité physique ou ma réputation : voilà ce que serait un monde dans lequel le désir des femmes et leur sexualité pourraient s’exprimer pleinement. (…) J’aimerais proposer une façon de permettre à cette révolution d’aller plus loin. Proclamons haut et fort : c’est ce que je veux, c’est ce dont j’ai besoin, c’est ce que je désire, voilà comment vous pouvez m’aider à avoir du plaisir ». 

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