Marc-Olivier Fogiel : « Le désir de fonder une famille est une liberté »

Lily et Mila Fogiel-Roelants font tourner la tête de Marc-Olivier et François. | © Karel Balas/Bestimage
Marc-Olivier Fogiel se confie à Paris Match pour la promotion de son livre Qu’est-ce qu’elle a ma famille aux éditions Grasset. Premiers extraits.
Paris Match. Pourquoi raconter votre histoire dans un livre ?
Marc-Olivier Fogiel. Pour opposer des faits aux fantasmes… pour que chacun puisse se faire un avis sur une réalité. Ce livre, je le dois à ces enfants qui portent un poids qu’ils n’ont pas demandé, dont on ne connaît pas vraiment l’histoire et qui se retrouvent stigmatisés alors que leurs réalités familiales sont belles. Il est cohérent de le publier au moment des débats sur la bioéthique, pour que l’on puisse comprendre les choses de l’intérieur. Mais ça n’a pas vocation à évangéliser, c’est un témoignage de journaliste, non de militant.
(…)
Lire aussi > Stéphane Bern : « C’est difficile de vivre avec moi »
Qu’attendez-vous du gouvernement et des politiques ?
Qu’ils sécurisent ces enfants en faisant que ceux qui les élèvent et qui sont à l’origine du projet parental soient automatiquement considérés par la loi, dès leur naissance, comme leurs parents… Aujourd’hui, pour y arriver c’est un labyrinthe juridique totalement aléatoire. Des mères qui ont pourtant, pour certaines, donné leurs ovocytes mais qui n’ont pas porté leurs enfants n’ont aucun lien juridique avec eux. Ces enfants se retrouvent fragilisés au moindre drame, séparation ou deuil. Au nom de leur intérêt supérieur, il faut y remédier, ce qui prévaut dans le droit français et européen.
Pensez-vous qu’il y ait un droit à l’enfant pour tous ?
Ce n’est pas un droit. Mais le désir de fonder une famille existe et rien ne peut s’y opposer, c’est une liberté qui n’enlève de droit à personne. La philosophe Sylviane Agacinski, qui s’oppose à la GPA, a bien fait une famille hors du schéma traditionnel d’il y a quelques années, en faisant reconnaître son enfant par un homme qui n’en est pas le père génétique. C’était une façon de faire une famille, elle en a eu la liberté.