Le sourire après les drames, Jenifer se confie à Paris Match

Jenifer dans le clip "Encore et encore". | © Capture d'écran YouTube/Jenifer
Après une période de doute et de dépression, la chanteuse Jenifer revient avec un album vérité qui retrouve la pop enjouée de ses débuts. Extraits.
Paris Match. L’an passé, tu pensais vraiment ne plus faire de musique ?
Jenifer. Je n’en avais plus envie, effectivement. Après l’accident de voiture [qui, le 6 mars 2017, a coûté la vie à deux personnes], j’ai perdu l’essentiel : ma passion pour la musique. Depuis janvier 2002, j’avais enchaîné beaucoup de choses… J’avais été surmédiatisée, j’avais grandi aux yeux de tous. Je vivais dans un tourbillon. Mais là, les réseaux sociaux se sont déchaînés, alors que je n’étais pas la victime. Il y a des gens qui ont perdu un fils, un frère, une sœur. Sur le plan physique comme sur le plan émotionnel, ça a été très difficile à gérer, très violent. Et j’en suis arrivée à un trop-plein. Heureusement, j’avais les enfants, qui m’ont aidée à tenir le coup.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir ?
L’empathie des gens dans la rue. Ceux qui sont venus me dire : Comment allez-vous ? ou On ne vous voit plus, que se passe-t-il ? Et puis, après l’accident, avec Franck, mon manager historique, nous avons réalisé que nous avions besoin de prendre des chemins différents. On était arrivés au bout de notre histoire. Mais nous resterons amis à vie. C’est quelqu’un avec qui j’ai passé dix-sept ans. Il m’a tellement maternée…
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Ça te laisse du temps pour tes enfants ?
C’est la base de tout. Je suis d’abord maman. Cela nécessite une vraie organisation, et je suis vraiment aidée par leurs pères respectifs. Sans eux, sans ma famille, je n’aurais jamais pu tenir. Mes enfants sont mon équilibre. Je ne serais pas celle que je suis, je ne serais pas complète sans eux.
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Dans « Encore et encore », tu rends hommage à ton oncle, assassiné le 5 décembre 2017.
Je ne savais pas si j’aurais le courage de partager ça. [Elle fond en larmes.] Mais j’ai réalisé que nous étions tous, un jour ou l’autre, confrontés à la disparition d’un être cher. Alors oui, lui est mort dans des conditions dramatiques. J’ai perdu un des piliers de mon existence, il était mon confident, celui qui m’avait encouragée à chanter puis à mener ma vie. Il me manque terriblement. On m’a arraché le cœur. Quand je chanterai ce titre sur scène, je sais qu’il me donnera la force nécessaire pour y arriver.