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Un vieux texte de Stan Lee sur le racisme refait surface et devient viral

Stan Lee

En 1968, le scénariste américain écrivait un message de paix et de tolérance, marquant la signature de la fin de la ségrégation raciale aux États-Unis. | © EPA/PAUL BUCK

People et royauté

Il y a 50 ans, Stan Lee écrivait une tribune dans laquelle il s’exprimait contre le racisme. Deux jours après sa mort, le texte refait surface et résonne toujours avec l’actualité.

 

 

« Tôt ou tard, si l’homme veut être digne de son destin, il nous faudra remplir nos cœurs de tolérance. » Lundi 12 novembre, le monde faisait ses adieux au célèbre scénariste américain Stan Lee, père de Marvel et super-héraut de la culture geek.

Alors que les hommages continuent de se multiplier sur les réseaux, saluant un « génie créatif » et une « force pionnière dans l’univers des super-héros », un texte écrit en 1968 par le père de Black Panther a refait surface sur les réseaux quelques heures après sa mort. Partagé sur Twitter par Ryan Parkerun journaliste du Hollywood Reporter, la « tribune improvisée » du scénariste décédé est aussitôt devenue virale, comptabilisant des milliers de likes et de partages.

L’édito de Stan

Ceux qui ont collectionné ses bandes-dessinées se souviennent peut-être de ses éditos présents dans les numéros de Marvel Comics jusque dans les années 2000. Au dos de ses ouvrages, dans une petite case intitulée « Stan’s Soapbox », Stan Lee aimait prendre la plume afin de s’exprimer sur des sujets de société et d’actualité. En 1968, après la signature de la fin de la ségrégation raciale aux États-Unis, le scénariste américain avait utilisé cet espace pour délivrer un message de paix et de tolérance.

Pax et Justitia

50 ans plus tard, ce message poignant refait surface et résonne encore fortement avec l’actualité. « Disons-le franchement. La bigoterie et le racisme sont parmi les maladies sociales les plus mortelles du monde à notre époque. Mais, contrairement à une équipe de méchants, ils ne peuvent être stoppés d’un coup de poing dans le nez, ou avec le rayon d’un pistolet laser. La seule manière de les détruire et de les exposer : les montrer comme le mal insidieux qu’ils sont vraiment », écrivait-il. « Le bigot est un haineux irrationnel — il hait aveuglément, fanatiquement, sans discernement. S’il a un souci avec les hommes noirs, il déteste TOUS les hommes noirs. Si un roux l’a un jour offensé, il déteste TOUS les roux. Si un étranger lui a été préféré pour un emploi, il dénigre TOUS les étrangers. Il hait des gens qu’il n’a jamais vu — des gens qu’il n’a jamais connu — avec la même intensité, et le même venin », poursuit celui qui à travers ses personnages de comics, luttait contre les discriminations de toutes sortes.

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« Il ne s’agit pas de dire qu’il est déraisonnable qu’un être humain en dérange un autre. Mais bien que tout le monde ait le droit de ne pas aimer une autre personne, il est totalement irrationnel, manifestement dingue, de condamner une race entière — de mépriser une nation entière — ou de vouer aux gémonies une religion dans son entier. Tôt ou tard, il nous faut apprendre à se juger les uns les autres sur nos propres mérites. Tôt ou tard, si l’homme veut être digne de son destin, il nous faudra remplir nos cœurs de tolérance. C’est alors, et alors seulement, que nous serons véritablement dignes du concept d’un homme créé à l’image de Dieu — un Dieu qui nous considère TOUS comme ses enfants. » Un message aussi puissant que « prophétique », diront certains, qui rappelle que le chemin est encore long.

En 2017, après les violences de Charlottesville lors de la manifestation des suprématistes blancs, Stan Lee avait repartagé ce même texte avec en commentaire : « Aussi vrai aujourd’hui qu’en 1968. Paix et justice. – Stan ».

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