Comment Harry et Meghan vont financer leur nouvelle vie

Meghan et Harry en octobre 2019. | © Michele Spatari / AFP
Après dix jours de bras de fer avec la Couronne, Meghan et Harry ont enfin obtenu la rupture conventionnelle de leur CDI royal. Mais sont-ils « financièrement indépendants » comme le couple le réclamait ?
L’argent. C’est là que résidait, comme toujours, le cœur du problème. En annonçant avec fracas leur retrait des affaires royales et leur départ en Amérique du Nord, mercredi 8 janvier, Meghan et Harry avaient précisé vouloir être « financièrement indépendants ». La presse, le public, même la famille royale : personne ne comprenait ce que cela signifiait précisément. Mais une chose était claire : s’estimant harcelé, le couple ne souhaitait plus représenter la Couronne et par conséquent ne plus toucher de subsides publics, afin de ne plus donner prise à leurs contempteurs… Restait, toutefois, à écrire l’avenir financier des Sussex.
Après dix jours de bras de fer avec l’administration royale, Meghan et Harry ont donc obtenu, en quelque sorte, la rupture conventionnelle de leur CDI royal. Selon les termes de l’accord annoncé dans un communiqué dimanche, le couple s’est notamment engagé à rembourser les 2,7 millions d’euros dépensés sur des fonds publics pour rénover leur résidence à Windsor, le cottage de la Frogmore House. Les Sussex doivent également démissionner de leurs « obligations royales » et ne pourront « plus formellement représenter la reine ». En conséquence, « ils ne toucheront plus de fonds publics pour leurs fonctions royales ».
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Jusqu’ici, le couple touchait en effet une allocation, accordée par Sa Majesté au titre de leurs fonctions de représentation et tirée de la subvention publique de la Couronne, le Sovereign Grant. Renoncer à ce royal défraiement ne devrait toutefois pas se révéler trop douloureux pour Meghan et Harry. De leur propre aveu, la somme ne représentait que 5% de leurs revenus…
Charles a bien fait comprendre au couple que la source n’était pas « intarissable »…
Les 95% restants leurs sont versés par le père d’Harry. Ils proviennent de la dotation financière de Charles, le duché de Cornouailles, un portefeuille privé de propriétés et d’investissements transmis de génération en génération au porteur du titre de prince de Galles, héritier du Royaume, pour le fonctionnement de sa maison*. Selon les médias anglais, les Sussex touchaient du prince Charles quelque 2,5 millions d’euros par an. Voilà la somme qui était en question, et que le couple comptait bien conserver dans sa prétendue « indépendance financière »…
D’après le très sérieux Daily Telegraph, Charles devrait soutenir son fils et sa bru dans leur nouvelle vie au Canada, en leur donnant une somme équivalente. L’argent proviendrait toutefois des fonds personnels de Charles, afin d’éviter toutes controverses public/privé. En outre, le prince de Galles aurait bien fait comprendre au couple que cette source financière n’était pas « intarissable ». Toujours selon le grand quotidien de Londres, Charles compte bien réexaminer son arrangement avec les Sussex dans un an.
Ils pourront exploiter la marque qu’ils ont récemment déposée
D’ici là, Meghan et Harry devront trouver de nouveaux moyens de subsistance, même s’ils ont déjà des réserves. Meghan Markle aurait amassé une belle somme, avec les cachets de ses sept saisons dans la série à succès Suits. Harry, lui, aurait hérité de près de dix millions d’euros de sa mère Diana. Ensuite, ils pourront capitaliser sur leurs titres de duc et de duchesse de Sussex. Meghan et Harry ont reçu l’autorisation de la reine pour exploiter commercialement la marque qu’ils ont récemment déposée, Sussex Royal. Sa Majesté serait toutefois préoccupée par cette concession, et compte bien surveiller le couple.
Que compte-t-il en faire ? Selon le Sunday Times, la duchesse aurait déjà signé un contrat avec Disney pour doubler des voix, dont elle reverserait une partie du cachet à une association de protection des éléphants, soutenue par Harry. À terme, Meghan et Harry pourraient monter une société de production audiovisuelle, en s’appuyant sur le riche carnet d’adresses du prince, et le réseau hollywoodien de l’ancienne actrice. Le couple pourrait produire des documentaires consacrés aux causes qui leurs sont chères. Netflix serait déjà intéressé.
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Reste une question en suspens : celle de la sécurité. Compte-tenu de leur renommée, mais surtout de leur lien avec la cheffe de l’Etat britannique et ses deux successeurs, Meghan et Harry ont besoin d’une protection policière très coûteuse. Un vrai problème pour le Canada, où le couple est sur le point de s’installer. Selon un sondage publié par la presse canadienne, 73 % des citoyens sont opposés à ce que leur pays ne dépense ne serait-ce qu’un seul centime pour Meghan et Harry. Buckingham, pour sa part, botte en touche : « Il existe des processus indépendants bien établis pour déterminer la nécessité d’une sécurité financée par l’État ». La crise de Sussex n’est peut-être pas encore tout à fait réglée.