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« Rien ne trouble jamais » Elizabeth II : Confidences de celui qui la photographie depuis 45 ans

"Rien ne trouble jamais" Elizabeth II : Confidences de celui qui la photographie depuis 45 ans

Elizabeth II. | © Joe Giddens / AFP

People et royauté

« La transition va être difficile » prédit le photographe.

 

Arthur Edwards photographie la famille royale britannique depuis 45 ans pour The Sun et bien qu’il la côtoie depuis des décennies, Elizabeth II continue de l’impressionner. À l’aube des célébrations de son jubilé de platine (70 ans de règne), il prédit une « transition difficile » pour la royauté.

La raison pour laquelle elle aime les chiens et les chevaux, c’est parce qu’ils ne savent pas qu’elle est la reine.

AFP : Quel genre de personne est la reine ?

Arthur Edwards : Rien ne la trouble jamais. Elle a toujours été très digne et, de toute la famille royale, c’est avec elle que je suis le plus nerveux parce qu’elle est tellement impressionnante. Elle n’a jamais accordé d’interview, donc personne ne sait vraiment ce qu’elle pense. Mais vous glanez des petites choses en discutant avec des gens comme son habilleuse.

Chaque année, elle va à Balmoral, sa résidence en Ecosse, pour des vacances. Elle y reste trois mois. Un jour, je lui ai demandé : « Pourquoi n’allez vous pas ailleurs ? » Elle m’a répondu : « Où pourrais-je bien aller ? » Je lui ai dit « Eh bien vous êtes la reine, vous pouvez aller où vous voulez ». Mais elle m’a répondu qu’elle aimait Balmoral. Sa dame de compagnie a ri et m’a dit que la reine adorait Balmoral parce que pendant trois mois, les gens l’ignorent.

Elle se promène dans le domaine. Les employés sont au travail. Et si la reine veut discuter, ils s’arrêtent et lui parlent, mais ils ne la dévisagent jamais. Tous les policiers sont cachés, donc elle ne les voit jamais. Et pendant ces trois mois, elle est une personne tout à fait normale. Et la raison pour laquelle elle aime les chiens et les chevaux, c’est parce qu’ils ne savent pas qu’elle est la reine.

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Que va-t-il se passer les mois à venir ?

La transition va être difficile. Ce ne sera pas facile car tout le monde connaît la reine. Elle est sur chaque billet de banque, chaque pièce de monnaie, chaque timbre, chaque boîte aux lettres. La reine fait partie de notre culture, de notre vie. Le prince de Galles accomplit un travail formidable et je le sais parce que j’ai travaillé en étroite collaboration avec lui et sa femme – avec ses deux épouses (Diana puis Camilla, ndlr). Il a remplacé plusieurs fois la reine récemment, il le fait sans difficultés et les gens verront qu’il est sincère et je pense qu’ils l’accepteront mais ce ne sera pas facile.

Il succède à l’un des monarques les plus incroyables que nous ayons jamais eu dans ce pays. Elle a servi pendant la guerre. (…) Les mariages de trois de ses enfants se sont brisés. Et nous avons maintenant ces problèmes avec Harry, et elle gère toutes ces choses avec brio. Chaque fois que les choses se compliquent, elle passe à la télévision et s’adresse à la nation comme à la mort de Diana ou pendant le Covid. C’est une femme qui compte.

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Comment va-t-elle ?

En octobre dernier, je l’ai photographiée, elle était frêle mais elle était stoïque, elle était fantastique. Elle était avec Boris Johnson et a été présentée à John Kerry, Bill Gates… Elle allait bien. Elle est restée debout pendant une heure, mais le lendemain, elle a été à l’hôpital. Au cours des six derniers mois, elle est devenue très fragile, elle a perdu beaucoup de poids. Les vêtements ont été ajustés, parfois les robes flottaient.

Elle suit les conseils de son médecin. Le problème c’est qu’elle peut se tenir debout et vouloir marcher et ne pas y arriver. J’ai écrit un article disant qu’elle devrait avoir un fauteuil roulant. Ce n’est pas une honte, mais elle ne le fera pas. Si nous ne voyons pas la reine au jubilé, des millions de personnes vont être déçues. Ils vont venir à Londres pour voir le concert, la parade, mais ce qu’ils veulent vraiment voir, c’est la reine.

Avec l’AFP

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