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Présidentielles françaises : Fillon exclut de se retirer et tape du poing sur la table

François Fillon se dit victime de "harcèlement" et refuse de se retirer | © Belga

Politique

Il ne lâchera rien et le fait à nouveau savoir. François Fillon a exclu mardi devant les députés LR tout retrait de la course à la présidentielle, selon des participants à la réunion du groupe LR à l’Assemblée.

Un retrait engendrerait «une crise majeure» avec un risque «d’effacement» de la droite durant cette campagne présidentielle, a affirmé le candidat lors de cette réunion à huis clos où il a rejeté l’idée de réunir un bureau politique, réclamé par certains parlementaires LR, pour en débattre. «Honnêtement, ça serait peut-être plus facile pour moi personnellement et ma famille de ne pas être dans cette compétition aujourd’hui. Cette décision, je l’ai prise, je ne reviendrai pas dessus», a lancé le vainqueur de la primaire de la droite.

Harcèlement judiciaire

«Je suis harcelé par la presse nationale. J’ai le harcèlement judiciaire. Je ne voudrais pas avoir en plus le harcèlement parlementaire parce que ça va commencer à devenir difficile», a-t-il encore exhorté les députés LR.

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Pas au parti de décider

«La question, c’est « est-ce que vous m’aidez ou est-ce que vous me compliquez la tâche?« », a ajouté l’ancien Premier ministre alors que certains parlementaires, notamment des sarkozystes, lui avaient demandé de réunir le bureau politique des Républicains, jugeant désormais «impossible de faire campagne» sur le terrain.

«Je vous rappelle qu’il y a eu une primaire», a martelé le député de Paris, «et ce n’est pas je ne sais quelle instance du parti qui va décider, comme sous la IVe République, du candidat».

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Un déjeuner avec Nicolas Sarkozy mercredi

François Fillon, qui s’est «entretenu avec les principaux candidats à la primaire, notamment Nicolas Sarkozy» – avec lequel il déjeunera mercredi – «et Alain Juppé», a « constaté qu’il n’y avait pas de solution alternative meilleure et que le retrait aujourd’hui de (sa)candidature créerait une crise majeure» et «poserait le problème de notre effacement de la campagne présidentielle».

Ouvrir la porte à Marine Le Pen ?

« On a une Marine Le Pen qui est à 25 ou 26%. On commence à se poser la question de savoir, après tout, si l’ensemble de ces désordres ne peut pas lui ouvrir une porte. En tout cas, même si la porte présidentielle est encore assez barricadée, il y a derrière une élection législative. Et on imagine ce que serait une élection législative si nous n’étions pas au deuxième tour de l’élection présidentielle», a ajouté François Fillon.

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«Je sais que la campagne est difficile. Et quand j’entends certains d’entre vous dire que je suis autiste, c’est moi qui sais le mieux que la campagne est difficile parce que c’est moi qui me le prends dans la gueule à chaque instant», a dit François Fillon. A ses yeux, «le socle des électeurs de droite, qui sont fâchés -c’est incontestable-, qui (lui) font des reproches -c’est incontestable-, il veut qu’on gagne».

« Il n’y a plus de demande de convocation du bureau politique »

Selon des parlementaires, «90% des députés» présents ont exprimé «des messages d’union et de soutien». Quelques-uns ont fait valoir leur mécontentement, comme Georges Fenech et Claude Goasguen.

Union de façade

Les députés LR ont voulu «parler des difficultés» mais «le groupe est totalement rassemblé derrière Francois Fillon» et «il n’y a plus de demande de convocation du bureau politique», a affirmé Thierry Solère, porte-parole du candidat.

« Une connerie monumentale »

«A l’intérieur de la famille, tout est réglé», a renchéri Christian Jacob. Durant la réunion, le chef de file des députés LR, avait eu des mots très durs selon les informations de Paris Match : demander la tenue d’un bureau politique était de toute façon «une vraie connerie monumentale» à ses yeux.

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