Emmanuel Macron : « La France n’a pas déclaré la guerre au régime de Bachar Al-Assad »
Emmanuel Macron lors de l'interview donnée pour ses un an à l'Elysée. © AFP
Interviewé par Jean-Jacques Bourdin (BFMTV et RMC) et Edwy Plenel (Mediapart), le président de la République Emmanuel Macron est revenu sur la situation en Syrie, deux jours après la participation de la France à des frappes contre le régime de Damas.
C’était le premier sujet de la grande interview donnée par le président de la République Emmanuel Macron pour sa première année à l’Elysée. Face à ses contradicteurs Jean-Jacques Bourdin (BFMTV et RMC) et Edwy Plenel (Mediapart), le chef de l’Etat a défendu la position qu’il a choisie pour la France, en tant que chef des armées, celle de frapper la Syrie avec ses alliées les Etats-Unis et le Royaume-Uni dans la nuit de vendredi à samedi. «Je veux d’abord ici rendre hommage à nos soldats et notre armée, l’opération (a été) parfaitement conduite.», a-t-il expliqué.
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«Trois sites de production et de traitement d’armes chimiques ont été visés par ces attaques (…) Nous avons réussi cette opération sur le plan militaire.» Emmanuel Macron a ensuite expliqué que la décision a été prise «sur le principe dès dimanche dernier», suite à l’utilisation d’armes chimiques dans la Ghouta orientale. «Nous avons obtenu des preuves que du chlore, des armes chimiques ont été utilisées.», a-t-il ajouté. «Nous avons frappé de manière extrêmement précise des sites d’utilisation d’armes chimiques contraires à tout le droit international» et «nous n’avons eu aucun dommages collatéraux à l’égard des Russes», a poursuivi le chef de l’Etat.
Le régime de Bachar Al Assad a un ennemi, c’est un peuple.
Le président de la République a ensuite détaillé le rôle de la France en Syrie. «En Syrie nous menons une guerre contre Daech, nous le faisons dans le cadre de la communauté internationale, c’est notre priorité. Nous avons ensuite une action diplomatique que nous menons depuis le début.» Pour le chef de l’Etat, «le régime de Bachar Al Assad a un ennemi, c’est un peuple». «Une résolution des Nations unies a été prise en 2013», a-t-il rappelé, «elle n’a pas été respectée».
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Il a souligné ensuite le rôle de blocage constant joué par les Russes. «La France a réussi à faire voter une résolution sur le droit humanitaire, la Russie qui avait signé cette résolution, n’a pas respecté celle-ci.» Pour Emmanuel Macron, «la France comme ses alliés n’ont pas déclaré la guerre au régime de Bachar Al-Assad.» Il a ensuite longuement décrit la méthode qu’il comptait appliquer, parler à toutes les parties du conflit. «Mon objectif, c’est de pouvoir au moins convaincre les Russes et les Turcs de venir autour de cette table de négociation», a-t-il déclaré, après avoir affirmé avoir convaincu Donald Trump, qui avait manifesté sa volonté de retirer les troupes américaines de Syrie, de «rester dans la durée» pour lutter contre Daech.