Donald Trump réagit à l’attaque au couteau à Paris

Donald Trump à la Maison Blanche, le 11 mai 2018. | © AFP PHOTO / NICHOLAS KAMM
Après avoir provoqué la polémique avec ses commentaires sur les attentats du 13 novembre 2015, Donald Trump a dénoncé l’attaque au couteau commise samedi soir à Paris et revendiquée par Daech.
Dimanche, le président américain Donald Trump a réagi à l’attaque au couteau commise samedi soir à Paris, qui a tué une personne et blessé quatre autres, et revendiquée par Daech. « Tellement triste de voir l’Attentat Terroriste à Paris. À un moment, les pays devront ouvrir leurs yeux et voir ce qui se passe vraiment. Ce type de maladie et de haine n’est pas compatible avec un pays aimant, pacifique et prospère ! Des changements doivent être apportés à notre façon de penser le terrorisme ».
So sad to see the Terror Attack in Paris. At some point countries will have to open their eyes & see what is really going on. This kind of sickness & hatred is not compatible with a loving, peaceful, & successful country! Changes to our thought process on terror must be made.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 14, 2018
La critique des politiques nationales en matière de lutte contre le terrorisme est un thème récurrent de Donald Trump après des attentats survenus à l’étranger. Dès juillet 2016, il avait qualifié l’Allemagne et la France, touchées par le terrorisme, de pays « en péril » : « Et vous savez pourquoi ? C’est leur faute. Parce qu’ils ont autorisé des personnes à venir sur le territoire ». Après l’attentat dans le métro de Londres en septembre dernier, il avait écrit : « Autre attaque à Londres par un terroriste raté. Ce sont des gens malades et déments qui étaient dans la ligne de mire de Scotland Yard. Il faut être proactif ! On doit s’occuper des terroristes ratés de façon beaucoup plus dure. Internet est le principal outil de recrutement qu’on doit couper et mieux utiliser ! »
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Il avait utilisé cette attaque, qui avait fait 22 blessés, pour justifier son décret anti-immigration très controversé. « L’interdiction de voyager aux Etats-Unis devrait être bien plus large, plus dure et plus spécifique-mais bêtement, ça ne serait pas politiquement correct ! », avait-il tweeté, ajoutant le même jour : « Nous avons fait plus de progrès ces derniers neufs mois contre l’EI que l’administration Obama pendant huit ans. Il faut être proactifs et méchants ! » Il s’était déjà exprimé en ce sens quelques mois auparavant, après l’attentat qui avait fait sept morts à Londres : « Nous devons arrêter d’être politiquement corrects et nous pencher sur la sécurité de nos peuples. Si on ne devient pas plus malins, ça va empirer ». Il avait critiqué le maire de Londres Sadiq Khan en déformant complètement des déclarations faites pour rassurer dans un contexte de sécurité renforcée : « Au moins 7 morts et 48 blessés dans un attentat terroriste et le maire de Londres dit qu’il n’y a ‘pas de raison de s’alarmer’ ! »
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« Fake news » et torture
Après l’attentat à Barcelone en août dernier, dans lequel 13 personnes ont été tuées et plus d’une cinquantaine blessées, Donald Trump avait écrit : « Etudiez ce que le général Pershing des Etats-Unis a fait aux terroristes quand il les a attrapés. Il n’y a plus eu de terrorisme islamique radical pendant 35 ans ! » Une référence erronée à des actes prêtés au général John Pershing en 1908, alors qu’il était gouverneur à Moro, une province musulmane des Philippines en proie à une insurrection.
Poursuivant dans une veine complotiste, il avait assuré en février 2017 que « la très, très malhonnête presse ne [voulait] pas couvrir » les attentats terroristes : « Vous avez vu ce qu’il s’est passé à Paris et Nice. Partout en Europe, ça arrive. C’en est arrivé à un point où ce n’est même plus relaté. Et dans de nombreux cas, la très, très malhonnête presse ne veut pas le relater. Ils ont leurs raisons, et vous le savez ».
La polémique sur le Bataclan
Au début du mois, le président américain a choqué après avoir mimé l’attentat du Bataclan pour défendre son point de vue sur le port d’armes lors de la convention de la NRA, le lobby des armes américain. Des propos polémiques qui avaient provoqué une réponse officielle du ministère français des Affaires étrangères : « La France exprime sa ferme désapprobation des propos du président Trump au sujet des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et demande le respect de la mémoire des victimes », pouvait-on lire dans cette déclaration, qui rappelait que « grâce à l’efficacité et au professionnalisme des forces d’interventions spéciales et à la bravoure et l’héroïsme des policiers français, des centaines de vies ont pu être épargnées ». « Chaque pays définit librement sa propre législation dans le domaine du port d’armes comme dans d’autres. La France est fière d’être un pays sûr où l’acquisition et la détention d’armes à feu sont strictement réglementées. Les statistiques de victimes par arme à feu ne nous conduisent pas à remettre en cause le choix de la France en la matière ».