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À la recherche de l’enfant illégitime de Donald Trump

donald trump enfant caché

Le nombre d'anciens proches du président américain qui acceptent de participer aux enquêtes le concernant va grandissant. | © Abaca Press / Olivier Douliery

Politique

Un grand groupe de presse américain se serait assuré l’exclusivité des droits du récit sur l’enfant caché de Donald Trump… pour ne jamais le publier, et protéger le président américain.

C’est la chaîne anti-Trump par excellence, CNN, qui révèle une nouvelle fois les manigances de la Maison Blanche et pointe du doigt ses liens étroits avec une certaine presse. L’information est sulfureuse et vient encore plus noyer Donald Trump dans son lot d’affaires en cours.

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Le média américain publie ce samedi la preuve qu’un ancien portier de la clinquante Trump Tower avait conclu un contrat d’exclusivité avec le groupe de presse AMI, qui publie notamment le tabloïd National Enquirer, pour tout raconter d’un supposé enfant illégitime du président avec une ancienne employée de maison, qui serait né à la fin des années 80. Mais ce contrat pourrait n’être qu’une manœuvre pour faire taire Dino Sajudin, le portier au coeur de cette histoire abracadabrante.


Dino Sajudin tiendrait son information de personnes travaillant directement avec Donald Trump, dont son chef de la sécurité, Matthew Calamari. Intéressé, le groupe de presse AMI aurait alors proposé à Dino Sajudin 30 000 dollars pour l’exclusivité de l’information… qui ne sera jamais publiée.

Un véritable système pour enterrer les rumeurs

Le contrat signé entre le portier et le groupe de presse stipule que « AMI ne devra aucune indemnité à la source si AMI ne publie pas l’exclusivité… ». Un mois plus tard, après un rendez-vous dans un McDonald’s, le contrat est amendé : il dit que Sajudin va recevoir les 30 000 dollars dans les cinq jours, et que la période d’exclusivité définie dans l’accord « est prolongée à perpétuité et n’expire pas ». Si le portier parle à un autre média, il devra alors payer un million à AMI.

En avril dernier, le New Yorker évoquait déjà ce contrat (sans le publier), ainsi que les efforts du National Enquirer pour trouver cet enfant, une fille, et sa mère, dont Dino Sajudin, sous le contrôle d’un détecteur de mensonges, avait donné le nom.

 

Ronan Farrow, lauréat du Prix Pulitzer pour avoir fait éclater l’affaire Weinstein, avait déjà révélé les faits en avril. Le document fourni par CNN aujourd’hui vient confirmer sa thèse. © AFP PHOTO / ANGELA WEISS. 

Le journaliste Ronan Farrow, à l’origine de l’affaire Weinstein, racontait qu’il avait contacté l’ancienne femme de ménage, qui avait refusé de lui parler. Dans son article, il s’interrogeait surtout sur le nombre de rumeurs que le clan Trump avait pu tenter d’enterrer pendant la campagne, avec le soutien de David Pecker, le patron d’AMI et accessoirement proche du président.

La technique du « catch and kill » pour étouffer une affaire

Et il semblerait que ces interrogations étaient bien fondées. Mardi dernier, l’ancien avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen, celui qui a payé Stormy Daniels pour obtenir son silence, a reconnu avoir travaillé avec le groupe AMI pour « acheter » l’exclusivité des confidences de Karen McDougal, une ancienne playmate de Playboy qui affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump. Il a été démontré que cette transaction avec le National Enquirer ne visait qu’à enterrer l’affaire, afin de protéger la réputation de Trump pendant la campagne, une tactique qu’on appelle aux Etats-Unis « a catch and kill agreement », et qui aurait été utilisée plusieurs fois par David Pecker et AMI pour protéger le président américain. L’accord a été invalidé le 19 avril dernier. Et c’est au mois d’avril que AMI a annulé son contrat avec le portier, sans qu’on sache pourquoi.

Michael Cohen, l’ancien avocat de Donald Trump, collabore aujourd’hui avec la justice américaine et a confirmé l’utilisation répétée de la technique du « catch and kill ». © AFP PHOTO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Drew Angerer.

D’après Vanity Fair, puis le Wall Street journal et CNN, David Pecker a accepté de collaborer dans cette enquête contre Donald Trump en échange d’une immunité, garantie par des procureurs fédéraux. Elle vient s’ajouter à l’immunité accordée à Allen Weisselberg, directeur financier de la Trump Organization, pour son aide dans une enquête fédérale liée au président américain.

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Acculé de toutes parts, la pression s’accentue sur Donald Trump, qui a balayé d’un tweet les révélations de Michael Cohen et de CNN, avec son habituel refrain des « diffuseurs de Fake News ».

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