Défiée par Trump, cette sénatrice publie un test ADN pour prouver ses origines amérindiennes

Elizabeth Warren, le 13 octobre 2018. | © Joseph PREZIOSO / AFP
Après avoir fait l’objet de nombreuses moqueries de Donald Trump, qui la surnomme régulièrement « Pocahontas », la sénatrice américaine Elizabeth Warren a publié son test ADN pour prouver ses origines améridiennes. Et cela pourrait bien coûter cher au président des États-Unis.
C’est devenu un running gag de mauvais goût. Donald Trump se moque régulièrement de la sénatrice Elizabeth Warren, grand nom du parti démocrate et possible candidate pour 2020, en l’appelant « Pocahontas » ou « Elizabeth Warren la gourde ». Le président américain lui reproche d’avoir menti sur ses origines pour faire avancer sa carrière en se présentant comme issue d’une minorité.
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En juillet dernier, le milliardaire républicain avait lancé à la sénatrice américaine : « Je donnerai un million de dollars à ton association caritative préférée si tu passes un test qui montre que t’es indienne ». « Je sens qu’elle va dire non », avait-il ajouté. Défi relevé. Elizabeth Warren a publié un test ADN « prouvant » ses origines amérindiennes. Bien que « la grande majorité » des ancêtres de la sénatrice du Massachusetts soit issue d’Europe, les résultats du test font également état « de fortes preuves de l’existence d’ancêtres amérindiens », « remontant à une période comprise entre six et dix générations », révèle le Boston Globe, cité par l’AFP, selon l’analyse effectuée par un professeur de l’université de Stanford.
My family (including Fox News-watchers) sat together and talked about what they think of @realDonaldTrump’s attacks on our heritage. And yes, a famous geneticist analyzed my DNA and concluded that it contains Native American ancestry. pic.twitter.com/r3SNzP22f8
— Elizabeth Warren (@elizabethforma) October 15, 2018
« Au fait, Donald Trump, vous vous rappelez avoir dit le 5 juillet que vous feriez don d’un million de dollars à l’association caritative de mon choix si mon ADN montrait des origines amérindiennes ? Et bien voilà le verdict. Merci d’envoyer votre chèque au National Indigenous Women’s Resource Center », a déclaré la sénatrice après la publication de son test.
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By the way, @realDonaldTrump: Remember saying on 7/5 that you’d give $1M to a charity of my choice if my DNA showed Native American ancestry? I remember – and here's the verdict. Please send the check to the National Indigenous Women’s Resource Center: https://t.co/I6YQ9hf7Tv pic.twitter.com/J4gBamaeeo
— Elizabeth Warren (@elizabethforma) October 15, 2018
Déni et « menaces physiques »
Mais le président américain semble avoir la mémoire courte. Dans une vidéo publiée sur Twitter, Donald Trump dément avoir tenu de tels propos. « Je n’ai jamais dit ça. Non. Vous feriez mieux de relire vos notes », lance-t-il au journaliste. Plus tard, celui qui est considéré comme le pire président de l’Histoire des États-Unis, selon le New York Times, a déclaré : « Je le ferai seulement si je peux la tester personnellement ». « Et je ne prendrai pas du plaisir à le faire », a-t-il ajouté.
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Après cette déclaration, Elizabeth Warren qui est considérée comme une adversaire potentielle de Trump en 2020, a tweeté lundi que le président fait « des menaces physiques terrifiantes » contre les femmes qui lui font peur, y compris elle. « Il essaie de faire ce qu’il fait toujours aux femmes qui lui font peur : nous insulter, nous attaquer personnellement, nous réduire pour se sentir mieux », a déclaré la démocrate du Massachusetts sur Twitter avant d’ajouter : « Cela peut apaiser son ego – mais cela ne marchera pas ».
Having some memory problems, @realDonaldTrump? Should we call for a doctor?
Here’s something you won’t “forget,” Mr. President: You’re the least popular president in modern history & your allies will go down hard in the midterm elections. 22 days. Tick-tock, tick-tock. pic.twitter.com/53FV0HXGXX
— Elizabeth Warren (@elizabethforma) October 15, 2018
We all know why @realDonaldTrump makes creepy physical threats about me, right? He’s scared. He’s trying to do what he always does to women who scare him: call us names, attack us personally, shrink us down to feel better about himself. It may soothe his ego – but it won’t work. pic.twitter.com/2rfPSlvlQA
— Elizabeth Warren (@elizabethforma) October 15, 2018
La décision d’Elizabeth Warren rappelle celle de l’ancien président américain Barack Obama qui, en 2011, avait publié son certificat de naissance pour prouver qu’il était bien né aux États-Unis. Des théories du complot, alimentées par Donald Trump, assuraient en effet que le premier président noir des États-Unis était né au Kenya, ce qui l’aurait empêché d’accéder à la plus haute fonction, rappelle AFP.