Le voile (enfin) autorisé au Congrès américain

un nombre record de femmes et d'élus issus des minorités arriveront en janvier pour la nouvelle session parlementaire. | © MANDEL NGAN / AFP
La nouvelle version du règlement intérieur du Congrès américain va autoriser le port du voile, interdit depuis 181 ans, dans son hémicycle.
Aux États-Unis, il est interdit aux membres du Congrès de porter un couvre-chef dans l’hémicycle. Ce règlement est donc également valable pour le voile des femmes musulmanes. En vigueur depuis 181 ans, cette interdiction n’a pourtant jamais trouvé contestaire. Logique, il n’y a jamais eu de femmes musulmanes au Congrès américain, avant l’arrivée de Rashida Tlaib et Ilhan Omar. Cette dernière, qui a fui la Somalie à l’âge de 8 ans au début de la guerre civile, a participé à la réécriture de ce règlement intérieur afin d’autoriser des exceptions pour raisons religieuses. Celles-ci s’appliqueraient au foulard islamique, à la kippa juive ou au turban sikh.
Lire aussi > Sexisme et racisme : Les premiers jours d’Alexandria Ocasio-Cortez au Congrès américain
« Personne d’autre que moi ne me met un foulard sur la tête. C’est mon choix, protégé par le premier amendement » de la Constitution, a expliqué Ilhan Omart sur Twitter. « Et ce n’est pas la seule interdiction que je veux supprimer », a ajouté l’élue du Minnesota. Les démocrates ne comptent en effet pas s’arrêter là : ils veulent promouvoir la diversité parmi le personnel dans les administrations et bannir toute discrimination, explique la RTBF.

Cette modification a été soutenue lundi par le principal groupe de défense des droits des musulmans, rapporte Europe 1. Cette proposition « met à jour une politique anachronique et met la Chambre des représentants en conformité avec la Constitution et la protection de la liberté religieuse », a déclaré le Conseil des relations américano-islamiques. Ce changement devrait être approuvé en janvier par la Chambre des représentants, désormais à majorité démocrate.
Reflet de la diversité
Pour le démocrate Jim McGovern, qui devrait présider la commission chargée de voter le nouveau règlement intérieur, ce changement reflète la diversité du Congrès. En effet, un nombre record de femmes et d’élus issus des minorités (hispanique, afro-américaine, amérindienne et LGBTQ) arriveront en janvier pour la nouvelle session parlementaire. « Le nouveau règlement va stipuler qu’aucune restriction ne doit empêcher un membre de faire le travail pour lequel il a été élu à cause de sa religion », a déclaré le démocrate.