Kim Jong-un et Netflix : Donald Trump s’en prend (encore) à Barack Obama

Donald Trump, à Dallas, le 17 octobre. | © Nicholas Kamm / AFP
Lors d’une réunion avec son cabinet, Donald Trump s’est attaqué, une fois de plus, à son prédécesseur Barack Obama.
Près de trois ans après son élection, Donald Trump ne manque jamais une occasion de critiquer son prédécesseur. Lors d’une réunion de cabinet organisée lundi à la Maison-Blanche, le président américain a multiplié les mensonges et inexactitudes – au moins 20 en 70 minutes, selon le décompte de CNN – et s’est notamment attaqué à Barack Obama. Très fier d’avoir été le premier président américain en exercice à fouler le sol nord-coréen, il s’en est encore vanté, même si les négociations sont toujours au point mort entre les deux pays, assurant que Barack Obama n’avait pas pu joindre Kim Jong-un : « À vrai dire, il a essayé 11 fois. Mais l’homme à l’autre bout du fil, le gentleman à l’autre bout du fil, n’a pas pris son appel. Manque de respect. Mais il prend mon appel », a déclaré celui qui aime raconter qu’il reçoit de « magnifiques lettres » de Kim Jong-un.
Une affirmation que Susan Rice, ambassadrice américaine aux Nations unies sous l’administration Obama, et Ben Rhodes, ancien conseiller de Barack Obama, démentent : « C’est une invention totale. Trump est complètement délirant et c’est effrayant. @GOP réveillez-vous ! », a-t-elle écrit sur Twitter, mentionnant le compte officiel du parti républicain. « Nous n’avons jamais appelé Kim », a pour sa part assuré Ben Rhodes à CNN.
This is a total fabrication. Trump is completely delusional, and it’s scary. @GOP wake up!! https://t.co/bVlpVhaxgQ
— Susan Rice (@AmbassadorRice) October 21, 2019
« Je ne sais pas d’où il tient cela »
En juillet dernier, déjà, Donald Trump avait menti à ce sujet : « Le président Obama voulait le rencontrer, et le maréchal Kim ne voulait pas. L’administration Obama l’a supplié pour organiser une rencontre. Ils suppliaient constamment pour des réunions. Et le maréchal Kim ne voulait pas le rencontrer », avait-il assuré lors d’une conférence de presse avec son homologue sud-coréen Moon Jae-in peu après une brève rencontre avec Kim Jong-un dans la zone démilitarisée. Ce que d’anciens membres de l’administration Obama avaient déjà nié, des experts précisant qu’aucune preuve ne venait étayer l’affirmation du président américain.
« Même si l’administration Obama a vaguement tenté de relancer les négociations, il n’y a jamais eu de discussions à propos d’un sommet présidentiel. Cela aurait été en désaccord avec la politique. Les administrations précédentes n’auraient jamais pensé à un sommet présidentiel sans de progrès majeurs, et plutôt probablement à la fin d’un processus de désarmement », avait expliqué à CNN Adam Mount, de la Fédération des scientifiques américains. « Je ne sais pas d’où il tient cela. Dans toutes les discussions auxquelles j’ai participé sur la Corée du Nord durant l’administration Obama, je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où le président Obama a montré un quelconque intérêt dans une rencontre avec le maréchal Kim », avait complété James Clapper, ancien directeur du renseignement national. « Jamais l’administration Obama n’a proposé ou demandé une rencontre avec Kim Jong-un. Nous savions que cela aurait eu une valeur énorme pour le dirigeant nord-coréen, mais cela n’aurait eu de valeur pour les Etats-Unis et le monde que si un travail préparatoire étendu avait été effectué lors de négociations sur le nucléaire », avait précisé Daniel Russel, secrétaire d’Etat adjoint pour l’Asie de l’est sous l’administration Obama, au Washington Post.
Trump reproche à Obama… son futur livre
Toujours furieux d’avoir dû renoncer à organiser le sommet du G7 dans un de ses clubs à cause des risques d’inconstitutionnalité, Donald Trump a reproché à Barack Obama la signature d’un contrat pour produire des documentaires sur Netflix et pour écrire ses mémoires. Il estime que, comme cela lui est reproché, le démocrate gagne de l’argent grâce à son statut de président – cela ne lui a pas été reproché durant ses mandats, ce que le milliardaire semble oublier : « Beaucoup de présidents, il n’y a pas eu beaucoup de présidents très riches, mais il y en a eu quelques uns. Ils ne géraient pas leurs affaires. Hey, Obama a signé un contrat pour un livre. Est-ce que ça compte comme faire des affaires ? Je suis sûr qu’il n’en a pas parlé pendant qu’il était président, ouais. Il a signé un contrat avec Netflix. Quand ont-ils commencé à parler de ça ? C’est, vous voyez, quelques exemples. »
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« Vous, avec cette clause ridicule sur les émoluments », s’est-il énervé auprès des journalistes. « Et au fait, je dirais que ça me coûte entre deux et cinq milliards, et ça va, entre ce que je perds et ce que je pourrais gagner. J’aurais pu toucher une fortune si je me contentais de gérer mes affaires. Je me débrouillais très bien », a-t-il poursuivi. « Au final, il estime toujours être dans le business de l’hôtellerie… Nous sommes tous surpris par le niveau de résistance », avait déclaré son « chief of staff » par intérim Mick Mulvaney, s’étonnant des accusations de conflit d’intérêts et d’enrichissement grâce à la présidence, qui suivent Donald Trump depuis le début de son mandat.