En pleine procédure de destitution, Donald Trump attaque Nancy Pelosi… sur ses dents

Donald trump. | © Eric BARADAT / AFP
Dans un tweet publié dimanche, Donald Trump s’est une nouvelle fois attaqué à Nancy Pelosi. Il a choisi un angle peu politique : ses dents.
En pleine procédure majeure contre sa présidence, Donald Trump ne retient pas… ses tweets. Dimanche, le président américain s’est une fois de plus attaqué à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, mais sous un angle loin d’être politique. Le message part d’un tweet de l’élu républicain de Caroline du Nord Mark Meadows, dans lequel il citait l’extrait d’une interview de Nancy Pelosi au cours de laquelle elle expliquait ne pas avoir retenu la charge de corruption à l’encontre de Donald Trump. Le républicain y voyait la preuve que les accusations étaient « fausses », mais Donald Trump a une autre explication : « Parce que les dents de Nancy tombaient de sa bouche, et qu’elle n’avait pas le temps de réfléchir ! »
Because Nancy’s teeth were falling out of her mouth, and she didn’t have time to think! https://t.co/rx3pcyofip
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 15, 2019
Dans la vidéo incluse dans le tweet, on peut voir Nancy Pelosi faire un mouvement avec sa bouche puis boire une gorgée d’eau avant de répondre à la question. Mais à aucun moment on ne peut voir, comme l’écrit le milliardaire, ses dents « tomber ».
Question: "You yourself accused [Trump] of bribery. Why did you decide not to make bribery one of the articles of impeachment."
Speaker Pelosi: "This was a decision that was recommended by working together with our committee chairs, our attorneys and the rest." pic.twitter.com/wDEydLweTm
— The Hill (@thehill) December 13, 2019
Pas de « corruption » mais des accusations d’« abus de pouvoir »
La futilité de l’attaque de Donald Trump tranche avec la complexité de la situation. La semaine dernière, la commission judiciaire de la Chambre des représentants a retenu deux charges d’accusation à l’encontre du président américain : « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès ». La première accusation concerne le scandale ukrainien et l’aide financière de 400 millions de dollars que Donald Trump a suspendue pendant quelques semaines tout en, assurent les démocrates, demandant au président ukrainien l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Hunter Biden, le fils de l’ancien vice-président et actuel candidat à l’investiture démocrate. La seconde provient du refus de la Maison-Blanche de collaborer avec l’enquête ouverte par le Congrès, notamment du blocage de tout témoignage d’employés de l’administration Trump.
Lire aussi > En pleine campagne, Biden s’attaque à la famille de Trump pour défendre son fils
Interrogée sur l’absence de charges de « corruption », Nancy Pelosi a simplement répondu : « C’est une décision qui nous a été recommandée après avoir travaillé avec les présidents de commission, nos avocats et autres. » L’accusation de « corruption » a probablement été estimée trop compliquée à prouver au sein de cette procédure politique.
La prochaine étape sera l’ouverture d’un procès devant le Congrès, le troisième de l’histoire après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. Mais la destitution de Donald Trump semble très peu probable : pour avoir lieu, il faut que deux tiers des élus du Sénat votent en sa faveur. Or, les républicains ont une (certes courte) majorité au Sénat et font bloc derrière le président, envers qui ils ne retiennent aucun grief dans l’«affaire ukrainienne», à moins d’un an de la prochaine élection.