Dupont-Aignan « soutient » Le Pen et deviendra Premier Ministre en cas de victoire

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, le 29 avril 2017. | © Thomas Padilla/MAXPPP
Marine Le Pen dit vouloir nommer comme Premier ministre Nicolas Dupont-Aignan, si elle est élue présidente le 7 mai prochain. La veille, Nicolas Dupont-Aignan avait annoncé son soutien à la candidate FN.
La candidate de l’extrême droite française Marine Le Pen a dit samedi vouloir nommer comme Premier ministre le chef d’un parti souverainiste (droite), Nicolas Dupont-Aignan, si elle est élue le 7 mai au second tour de la présidentielle. La cheffe du parti Front national, qui a obtenu vendredi le ralliement du dirigeant de cette formation anti-européenne, « Debout la France », a justifié ce choix au nom du « patriotisme » et du « projet commun » défendus par M. Dupont-Aignan. Ce dernier a salué une alliance « historique », rapporte l’AFP, relayé par nos confrères de La Libre.
Nicolas Dupont-Aignan a annoncé ce vendredi qu’il soutenait Marine Le Pen, la candidate du Front national, pour le second tour de l’élection présidentielle. « J’annonce officiellement que je soutiendrai Marine Le Pen, je ferai campagne même avec elle sur un projet de gouvernement élargi », a-t-il déclaré sur France 2, dont il était l’invité du journal de 20 heures. « Marine Le Pen n’est pas d’extrême droite », a-t-il assuré. « J’aurais pu faire comme beaucoup de personnalités politiques, me laver les mains au second tour, l’intérêt personnel c’est de faire ça, l’intérêt de mon parti aussi, qui n’a jamais donné de consigne de vote. Mais je pense que la France est à la croisée des chemins ».
« Nous avons signé un accord de gouvernement avec une évolution de son programme, avec des éclaircissements, des infléchissements et même des ajouts de mon programme présidentiel. Car l’enjeu, c’est pas de me porter sur madame Le Pen. L’enjeu, c’est de sauver la France », a poursuivi celui qui a réuni 4,7% des voix au premier tour, quelques heures après une rencontre avec la candidate du FN.
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Quand Dupont-Aignan dénonçait le « racolage incessant » du FN
En septembre dernier, Nicolas Dupont-Aignan déclarait à Paris Match son exaspération en raison du «racolage incessant » du FN à son égard : « Les Français qui me font confiance ont le droit de savoir où je me situe sur l’échiquier politique. Ce n’est pas au Front national », martelait le candidat de Debout la France, qui se définissait comme un « gaulliste social », un « patriote de bon sens ».
« Lisez mon projet, vous verrez la différence, s’impatientait-il. Je propose une rupture raisonnable. Il faut faire le ménage sans casser la vaisselle. Je vois bien les calculs de ceux qui à l’intérieur du mouvement lepéniste cherchent à m’annexer dans leur camp, mais c’est inutile. Je poursuis ma propre route. Le FN peut s’impatienter, continuer à me draguer ostensiblement, il perd son temps ».
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Une « immense honte » selon Bayrou
François Bayrou, qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron, a rapidement réagi sur Twitter : «Dupont-Aignan : qu’on se dise gaulliste en faisant un tel choix, immense honte!»
Dupont-Aignan : qu’on ose se dire gaulliste en faisant un tel choix, immense honte !
Dupont-Aignan : qu’on ose se dire gaulliste en faisant un tel choix, immense honte !
— François Bayrou (@bayrou) April 28, 2017
Florian Philippot s’est de son côté félicité de ce ralliement : «Merci beaucoup Nicolas Dupont-Aignan pour ce soutien courageux, ce geste patriote qui vous honore. Il annonce de belles victoires demain.»
Merci beaucoup Nicolas Dupont-Aignan pour ce soutien courageux, ce geste patriote qui vous honore. Il annonce de belles victoires demain.
— Florian Philippot (@f_philippot) April 28, 2017
Avant Nicolas Dupont-Aignan, Christine Boutin avait annoncé qu’elle voterait pour Marine Le Pen : « Je veux faire comprendre aux Français de droite que voter Le Pen, ce n’est pas adhérer au Front national. C’est simplement un vote contre Emmanuel Macron », avait-elle déclaré au Figaro.