À J-4 du second tour de la présidentielle française, Marine Le Pen répond à Paris Match

Marine Le Pen. | © AFP PHOTO / FRANCOIS LO PRESTI
À quatre jours du second tour de la présidentielle française, Paris Match a rencontré les deux finalistes. Deux personnalités, deux projets, deux visions de l’avenir. Voici des premiers extraits de l’entretien avec Marine Le Pen.
Paris Match. Quel visage donnerez-vous à votre mandat si vous êtes élue le 7 mai ?
Marine Le Pen. Je m’attacherai à incarner une présidence exclusivement tournée vers les intérêts supérieurs de la France et des Français. Je ne serai que la mandataire des Français. Je travaillerai pour eux et en leur nom puisqu’ils m’auront choisie. Ce n’est pas pour rien que mes slogans de campagne ont été « Au nom du peuple » et « Choisir la France ». Ce n’était pas un hasard mais bien évidemment ma pensée profonde. Ces cinq dernières années ont été essentiellement consacrées aux intérêts particuliers et privés de ceux qui tenaient le pouvoir, on ne peut continuer avec le dauphin de M. Hollande. Il est temps que le peuple soit à nouveau au centre de la politique menée dans ce pays.
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Quelle serait votre première mesure ?
Rétablir les frontières de la France. Immédiatement. Cela se fera très concrètement. J’en appellerai aux forces de police et de gendarmerie et placerai 3 000 réservistes aux postes de frontière ainsi qu’aux aéroports. N’oublions pas que la plus grosse frontière de France, c’est Roissy-Charles-de-Gaulle.
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Pour avoir régulièrement fait référence au général de Gaulle, vous avez été violemment critiquée par les gaullistes, qui n’ont eu de cesse de rappeler que le FN a été créé par des opposants au Général. Jean-Louis Debré a parlé à votre sujet d’« escroquerie morale ».
Ce sont eux qui trahissent la pensée du général de Gaulle, de la façon la plus vile et la plus abjecte ! Le général de Gaulle s’est toujours opposé à une Europe fédérale. Il s’est toujours opposé à une Europe qui priverait le peuple français de la possibilité de décider lui-même de son sort. Le général de Gaulle était un adversaire résolu de tout abandon de souveraineté. Jamais le général de Gaulle n’aurait accepté de transférer la souveraineté territoriale, monétaire, budgétaire et législative de la France. Jamais. Ceux qui se présentent comme les héritiers du gaullisme ont oublié tout cela ou font mine de l’oublier. Ils préfèrent tomber dans la caricature. Nicolas Dupont- Aignan est gaulliste et me rejoint avec les siens.
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Votre père, Jean-Marie Le Pen, s’est-il manifesté auprès de vous depuis votre résultat au premier tour ?
Je n’ai eu aucune nouvelle de lui et je ne souhaite pas en avoir. Notre relation politique est terminée, je ne souhaite pas qu’elle reprenne. Si Jean-Marie Le Pen est encore à ce jour président d’honneur de notre mouvement, c’est contre ma volonté et uniquement parce que les magistrats l’ont décidé ainsi. La situation actuelle est de leur responsabilité. Mais les ponts entre lui et moi sont coupés. Surtout après les propos orduriers qu’il a tenus au sujet de l’hommage rendu au policier assassiné sur les Champs-Élysées, Xavier Jugelé. Jean- Marie Le Pen reste mon père. Je le verrai uniquement à l’occasion de circonstances familiales importantes. Pour le reste, tout est fini.
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Serez-vous candidate aux législatives si vous êtes battue ?
Je ne me mets pas dans cet état d’esprit. À trois jours du second tour, j’entends créer un barrage anti-Macron, anti- Attali, anti-Minc, anti-Parisot, anti-BHL… Ce sont eux qui portent la responsabilité de l’état actuel de la France, et je dis aux électeurs : Vous n’en vouliez plus. Avec Macron, vous les aurez tous. Si vous aimez ce que vous vivez depuis quarante ans, surtout votez Macron. Si vous voulez changer, alors je suis là.
