Ségolène Royal : quelle vie après le gouvernement ?

Ségolène Royal est apparue radieuse au 70ème Festival de Cannes. | © Belga
L’ancienne ministre s’est vite remise de ne pas avoir été appelée au gouvernement par Emmanuel Macron. Ségolène Royal va devenir chef d’entreprise, et l’affirme avec optimisme : « On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une« .
On l’a quittée le 17 mai, au bord des larmes, partant du ministère de l’Ecologie où elle aurait aimé prolonger le bail. On la retrouve, tout sourire, une semaine plus tard, au Festival de Cannes au côté du défenseur de la planète Al Gore, lors d’une avant-première de son nouveau film Une suite qui dérange. Le temps de l’action. Ainsi va la vie de Ségolène Royal. Souvent battue mais jamais vaincue ! Et pourtant, son départ du gouvernement s’est fait dans la douleur. Bien sûr, convient-elle, « il n’existe aucun droit acquis pour ce genre de poste ». Mais l’ex-candidate à la présidentielle, âgée de 63 ans, y pensait malgré tout. Et l’avait même suggéré à Macron : rester à l’Ecologie ou être nommée aux Affaires étrangères.
Lire aussi > Ce qu’ils disaient de Macron… avant d’être nommés ministres
Alertée au dernier moment
Notamment pour assurer la mise en œuvre de l’accord de Paris pour le climat qu’elle a elle-même arrachée. Mais le nouveau président en a décidé autrement, dans des formes que n’a d’ailleurs guère apprécié Ségolène Royal. « Je lui avais pourtant demandé de me prévenir si je ne restais pas au gouvernement, confie-t-elle. Que je puisse alerter mes proches. C’est suffisamment dur. Il ne l’a fait qu’au dernier moment… » Soit quelques minutes avant l’annonce du nouveau gouvernement.
Une start-up dédiée à la croissance verte
Sans rancœur, elle a bien accueilli Nicolas Hulot, lui déroulant dans le ministère… un tapis vert. « Irremplaçable », « grande dame », a dit le nouveau ministre. « Ces mots m’ont touchée… », reconnaît Royal qui n’a « pas l’intention de prendre sa retraite » après avoir échoué à prendre la tête du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Cette nouvelle vie passe d’abord par la création d’une ONG du nom de son dernier ouvrage, Manifeste pour une justice climatique (éd. Plon, avril 2017). Les statuts ont été déposés la semaine dernière. Un site Internet va être créé et, sur le modèle de son ancienne association Désirs d’avenir, des universités populaires seront lancées. Une façon pour celle qui a fait voter la loi sur la transition énergétique et celle pour la protection de la biodiversité de continuer à peser dans le débat public. Mais, prolonge-t-elle, « je souhaite aussi faire ce que je n’ai pas pu entreprendre quand j’avais 25 ans : monter ma start-up ». Une entreprise encore à l’état de réflexion mais qui « sera entièrement dédiée à la croissance verte », promet-elle.
Lire aussi. Ségolène Royal va créer son entreprise
Deuxième vie
L’ex-ministre a notamment en tête sa participation à la GreenTech verte, un réseau d’incubateurs de start-up sous l’égide du ministère qu’elle a, elle-même, lancé en janvier. Quant aux mandats électifs, l’ex-candidate n’en parle pas. Son regard est désormais tourné vers d’autres horizons. Elle cite ainsi volontiers le philosophe chinois Confucius, connu pour sa sagesse : « On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une », conclut-elle.