Quand Donald Trump bouscule Bruxelles

La visite éclair du président américain se fait en marge d'une réunion spéciale des 28 pays membres de l'Otan qui se tiendra ce jeudi 25 mai. | © BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE
L’arrivée du président américain à Bruxelles bouleverse le rythme de la capitale, quadrillée par les forces de l’ordre le temps d’un séjour express au programme chargé.
En provenance d’Italie, Donald Trump et sa First Lady Melania sont arrivés ce mercredi 24 mai en terres belges. Une visite de moins de deux jours, en marge d’une réunion spéciale des 28 pays membres de l’Otan qui se tiendra ce jeudi. Avec plus de 4 000 policiers mobilisés, Bruxelles est en état de siège. Retour sur le grand chambardement d’une visite présidentielle loin de passer inaperçue.
16h15 : Atterrissage immédiat
Après de longues minutes d’attente où Bruxelles est restée en suspens, l’Air Force One s’est posé sur le tarmac de l’aéroport militaire de Melsbroek. En provenance de Rome, où il était reçu par le pape François dans la matinée, le couple présidentiel a été accueilli par le Premier ministre Charles Michel et sa compagne, Amélie Derbaudrenghien.

16h55 : Arrivée au Palais royal
Le roi Philippe et la reine Mathilde ont accueilli Donald et Melania Trump au Palais de Bruxelles, quelques minutes après que le président américain ait foulé le sol bruxellois. Tout sourire, les deux couples ont pris la pose sous les ors de la grande galerie du Palais.
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Trafic moins perturbé qu’on ne le pensait
Malgré l’arrivée de Potus dans la capitale, « une certaine affluence est remarquée aux abords des tunnels fermés, mais dans l’ensemble il n’y a pas de gros embarras de circulation », a ainsi indiqué la porte-parole de Bruxelles Mobilité, Inge Paemen.
Plusieurs tunnels bruxellois ayant été fermés à la circulation en fonction des déplacements du président, de nombreuses personnes ont toutefois été prévoyantes en privilégiant le home-working ou en prenant carrément congé.
17h15 : En avant Marche « Trump Not Welcome »
Les participants à la manifestation se sont rassemblés aux pieds de la gare du Nord, à Bruxelles. Les organisateurs attendaient 10 000 personnes pour un événement visant notamment à dénoncer « la course aux armements » voulue par l’Otan, à l’occasion d’une réunion spéciale des pays membres de l’Alliance jeudi 25 mai à Bruxelles.
Des pancartes et banderoles ont été préparées pour l’occasion, sur lesquelles on peut notamment lire: « Stop Trump – Save the planet », « Women’s rights are under attack. Stand up! Fight back », « USA should be a leader in democracy, not in idiocracy », ou encore « Invest in peace, not in war #NATONOTWELCOME ».
Charles Michel et Donald Trump même combat #TrumpNotWelcome pic.twitter.com/Tgl2lWIJb7
— Antoine Moens dehase (@antmdh) 24 mai 2017
La marche vient de débuter gare du Nord #TrumpBXL #TrumpNotWelcome #lesoir #Bxl pic.twitter.com/oX3gIlrflz
— Ludivine Ponciau (@LudivinePonciau) 24 mai 2017
18h00 : Lancement du cortège
Le cortège anti-Trump, composé entre autres de la communauté kurde – venue s’opposer à la « politique de répression » du président turc Recep Tayyip Erdogan – s’est élancé dans les rues de Bruxelles vers 18h00. Des milliers de bonnets de chat roses, symbole de la Women’s march aux États-Unis, ont pris part au cortège, pour dénoncer notamment les propos sexistes du président américain.
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Le gouvernement fédéral belge a également été ciblé dans les allocutions, un représentant du collectif des sans-papiers déplorant que « rien ne le différencie de la politique de Donald Trump ». « Le gouvernement lutte contre les pauvres, au lieu de lutter contre la pauvreté », s’est-il exclamé.
18h20 : Discussion entre Charles Michel et Donald Trump
Accompagné de ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders et Steven Vandeput, le Premier ministre Charles Michel s’est entretenu avec le président américain et son secrétaire d’État, Rex Tillerson. Une réunion de travail qui a principalement porté sur le terrorisme. Le résidant de la Maison Blanche a en effet souligné l’importance d’une situation qualifiée de « terrible » :
Nous avons différents problèmes à discuter, mais le numéro un est le terrorisme. Nous nous trouvons dans une situation terrible, mais nous vaincrons.
L’entente cordiale
Concernant les propos peu élogieux du président américain à l’égard du plat pays – ayant qualifié Bruxelles de « trou à rats » pendant sa campagne électorale -, le Premier ministre belge a précisé que son discours s’était adouci. « L’échange a été cordial, il a été respectueux et direct ». Un entretien « sans tabou » « et sans langue diplomatique« , a assuré M. Michel. « La glace a été brisée immédiatement. Et puis le message qu’il m’a donné dès la descente de l’avion était un message enthousiaste sur notre pays. Et donc il y a peut-être le candidat Donald Trump, et il y a maintenant le président Donald Trump », a-t-il ajouté.
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S’agissant de la Belgique et de Bruxelles, j’ai plutôt reçu des compliments.
(Avec Belga)