Paris Match Belgique

Cette idée répandue sur la gueule de bois est complètement fausse

gueule de bois alcool

Malgré l'absence de vraie solution pour éviter le mal du lendemain, certains font en sorte de limiter au maximum les dégâts... En vain. | © Unsplash / Sandra Seitamaa

Santé

Vin sur bière digère, bière sur vin revient. Vraiment ?

 

Pour les scientifiques, la gueule de bois reste un phénomène étrangement mystérieux. Surtout lorsqu’il s’agit de trouver son remède miracle. La preuve, délivrée par le média américain The Verge en début d’année, de plus en plus de chercheurs abandonnent leur conquête du traitement tant espéré, laissant des millions d’âmes perdues, les yeux vitreux et la tête dans le brouillard, se contenter de remèdes de grand-mère à base d’eau pétillante, d’aspirine et de spaghettis bolo.

Malgré l’absence de vraie solution pour éviter le mal du lendemain, certains font en sorte de limiter au maximum les dégâts. Non pas en réduisant le nombre de verres, mais en surveillant leur contenu.

Bière sur rouge…

« Vin sur bière digère, bière sur vin revient. » L’adage semblait pourtant convaincant, depuis tout ce temps. Mais une nouvelle étude vient déconstruire l’idée que l’intensité d’une gueule de bois dépend de ce que l’on a bu la veille – en premier. Que l’on commence sa soirée en s’arrosant au champagne, à la bière spéciale ou aux mojitos, votre état physique (et psychologique) du lendemain sera le même.

Lire aussi > Sport et gueule de bois, un mauvais mélange

C’est en tous cas ce qu’ont tenté de démontrer une équipe de chercheurs de l’université allemande de Witten/Herdecke, curieux de savoir si le fait de boire de la bière avant le vin (et non l’inverse) aidait réellement les gens à se sentir moins malade le lendemain. Dans le cadre de leur étude effectuée sur deux ans, les chercheurs ont comparé une centaine d’étudiants âgés de 19 à 40 ans (selon les mêmes critères : sexe, poids, habitudes de consommation, etc.). Pendant que certains été rincés à la bière (environ 2,5 litres) puis au vin blanc (quatre verres), d’autres effectuaient le processus dans le sens inverse, d’abord le vin puis les pintes de bière.

alcool gueule de bois
Les participants étaient priés d’évaluer leurs symptômes qui se sont globalement révélés similaires : maux de tête, vertiges, nausées, fatigue… © Pexels

… rien ne bouge

Tout au long de l’observation, les participants étaient priés d’évaluer leurs symptômes qui se sont globalement révélés similaires : maux de tête, vertiges, nausées, fatigue… Mais les scientifiques n’ont trouvé aucune différence significative entre le groupe qui attaquait à la bière et celui qui commençait pas le vin. D’après le docteur Kai Hensel, l’un des auteurs de l’étude, peu importe que l’on choisisse le raisin ou le houblon à l’apéro. La gueule de bois n’en changera pas, sauf pour les femmes qui ont tendance à plus en pâtir que les hommes, souligne l’expert.

Lire aussi > L’excès d’alcool a tué 3 millions de personnes dans le monde en 2016

Ne vous emballez pas pour autant, avertit l’étude. L’ordre dans lequel on consomme de l’alcool peut tout de même être important si l’on boit autre chose que du vin ou de la bière. Avis aux amateurs de spiritueux et autres mélanges corsés. Afin d’éviter une gueule de bois trop sévère, les résultats suggèrent donc une approche fondée sur le bon sens. « On a travaillé comme des idiots et effectué toutes ces analyses » pour au final ne trouver aucun lien entre le type d’alcool et le degré de sévérité de la gueule de bois, s’amuse Kai Hensel. « En fait, il suffit de se demander à quel point on est saoul pour savoir comment on subira les conséquences le lendemain », conclut-il.

CIM Internet