L’élection de Donald Trump nous a rendus plus ouvertement racistes

Un an après son élection, les premières conclusions tombent. | © AFP PHOTO / JIM WATSON
Une étude co-signée par un chercheur de l’ULB met en évidence des opinions racistes de plus en plus libérées après la victoire de Donald Trump.
Ce 20 janvier 2018, cela fera un an jour pour jour que Donald Trump sera devenu le 45ème président des États-Unis. Une année comme un tourbillon politique qui aura entrainé dans son sillage explosif nombre de déclarations malhabiles, voire carrément offensantes, de la part de l’homme de pouvoir à la tignasse blonde. 365 jours après son investiture, deux chercheurs – dont un Belge – ont ainsi décidé de révéler les résultats d’une étude qui porte sur l’un des pans de la personnalité et de la politique de Donald Trump parmi les plus controversés : un certain racisme, qui s’est notamment encore exprimé ces derniers jours, après de nouvelles révélations.
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Et d’après Pierre-Guillaume Méon (ULB) et Marco Giani (London School of Economics), ces opinons seraient contagieuses. Ou plutôt, la manière dont elles semblent s’exprimer de manière de plus en plus libérée. Les deux chercheurs se sont penchés sur 14 pays, dont la Belgique, dans le cadre de l’enquête annuelle du European Social Survey, et ce pile après l’élection de Donald Trump. Les cobayes de l’étude ont été invités à répondre à deux questions : « que pensez-vous de l’immigration des personnes étrangères vers votre pays ? » et « comment percevez-vous l’émigration de vos concitoyens vers d’autres pays ? » L’écart entre les deux questions était censé mesurer le racisme avoué. Les personnes ont été interrogées avant et après l’élection.

Et les résultats sont interpellants. « Nous avons testé l’impact de la victoire inattendue de Donald Trump sur le fait de signaler nos propres attitudes racistes », font savoir les auteurs de l’étude. Et l’écart entre les deux réponses a bel et bien augmenté au lendemain de l’élection, dévoilant des réponses toujours plus racistes. Le changement de discours est d’autant plus flagrant chez les hommes de plus de 25 ans, vivant en zone urbaine, surtout lorsqu’ils se déclarent d’extrême-droite. Une xénophobie de plus en plus détâchée, dont les hommes, surtout, se revendiquent.
« Cette étude mesure spécifiquement l’impact de l’annonce de l’élection de Donald Trump, indépendamment de sa campagne et de ses décisions. Il est donc probable que l’effet total de Donald Trump soit plus important », précise l’ULB dans un communiqué, tandis que les chercheurs pensent désormais à répéter l’étude après plusieurs mois de présidence.