Après avoir rencontré les lycéens de Parkland, Donald Trump fait une proposition étonnante

Sam Zeif a interpellé Donald Trump lors de l'entrevue à la Maison blanche. | © AFP PHOTO / MANDEL NGAN
Donald Trump a reçu des lycéens du lycée de Parkland, où a eu lieu la semaine dernière une fusillade qui a tué 17 personnes. Venus demander un meilleur contrôle des armes, ils ont été surpris par la proposition du président.
À Parkland, la vie ne sera plus jamais tout à fait la même. Et pour cause : après la fusillade de leur lycée il y a quelques jours, les élèves de Marjory Stoneman Douglas ont décidé de faire plier le second amendement américain – celui qui considère comme un droit celui de porter des armes -, qu’ils estiment en partie responsable de la tuerie. Et certaines (jeunes) figures du mouvement, telles qu’Emma Gonzalez, se sont faites particulièrement vocales depuis l’évènement, quand il a s’agit d’interpeller Donald Trump, qu’elles estiment soumises au lobby des armes.
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Florida school shooting survivor Emma Gonzalez on politicians who take money from the NRA: “If they accept this blood money, they are against the children… you’re either funding the killers, or you’re standing with the children…” https://t.co/UPVFELwTyP pic.twitter.com/zt8s7TQpLJ
— CNN (@CNN) 19 février 2018
« Je vous entends »
Et Donald Trump a choisi de les entendre. C’est tout du moins ce que révélait l’anti-sèche qu’il tenait entre les mains lors de sa rencontre avec plusieurs lycéens et parents d’élèves de Parkland, hier à la Maison blanche. « I hear you » (« Je vous entends/Je vous comprends ») a-t-on pu lire sur le morceau de papier sur lequel figurait également la question « Que pouvons-nous faire pour que vous vous sentiez plus en sécurité ? »
While meeting with some of the victims from the Parkland school shooting Trump had a note of reminders of things to say. One of them: I hear you. Really??? You have to be reminded to pretend to care? SMDH pic.twitter.com/e0SbMk4IWw
— om (@oliviamunn) 22 février 2018
À cette question, les étudiants semblent avoir une réponse toute simple. Au bord des larmes, un élève de dernière année a pris la parole pour demander à Donald Trump : « J’ai perdu mon meilleur ami. Je ne comprends pas pourquoi je peux toujours aller dans une boutique et acheter une arme de guerre, un AR-15. Pourquoi est-ce si facile ? Pourquoi n’a-t-on rien fait pour arrêter ça après Columbine et Sandy Hook ? » Le jeune Sam Zeif en a profité pour rappeler qu’après une fusillade similaire en Australie en 1996, le gouvernement avait pris la décision de restreindre l’accès aux armes. Résultat : pas un seul évènement du genre n’a eu lieu dans une école depuis.
Plus d’armes pour moins de fusillades
Et la réaction de Donald Trump a cette interpellation devrait en étonner plus d’un : le président américain a annoncé être favorable au port d’armes dit « dissimulé » pour les professeurs. Si seulement 20% des enseignants étaient armés, « une attaque qui dure en moyenne trois minutes alors qu’il faut entre 5 et 8 minutes » pour que la police n’intervienne pourrait être rapidement neutralisée, estime-t-il. La proposition du président ne devrait en revanche pas suprendre les défenseurs du second amendement, puisqu’armer plus pour mieux défendre est également leur crédo.

Donald Trump s’est en revanche également engagé à reconsidérer l’âge minimum pour acheter une arme et se pencher sur de nouveaux contrôles des antécédents de ces personnes, ainsi qu’« au problème de la santé mentale ». Pas sûr pour autant que l’idée générale de cet entretien ne ravisse les lycéens engagés de Parkland.