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Syrie : À 15 ans, il documente le massacre de Ghouta sous les bombardements

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Muhammad Najem. | © Twitter

Société

En direct de la Ghouta Orientale, frappée par les bombes incessantes du régime syrien et de la Russie, Muhammad Najem, un jeune garçon de 15 ans, appelle la communauté internationale à réagir.

Comme tous les garçons de son âge, Muhammad Najem se prend en selfie et publie le résultat sur les réseaux sociaux. Mais contrairement aux autres garçons de son âge, ce jeune habitant dans la Ghouta Orientale documente les bombardements intensifs et incessants qui touchent sa région depuis dimanche dernier, 18 février. Malgré les protestations internationales pour stopper le bain de sang, les aviations syrienne et russe ne cessent de larguer bombes et barils d’explosifs sur le fief rebelle près de Damas. Depuis le début de l’offensive, il y a près d’une semaine, 426 civils dont 98 enfants ont été tués, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

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Témoin de ce massacre, Muhammad Najem appelle à l’aide sur Twitter. « Les enfants de la Ghouta meurent chaque jour des bombardements du régime d’Assad et de la Russie », explique-t-il dans l’une de ses vidéos publiées sur son compte. « Nous sommes tous tués par votre silence. Bachar al-Assad, Poutine, Khamenei ont tué notre enfance. Sauvez-nous avant qu’il ne soit trop tard », supplie-t-il en appelant la communauté internationale à réagir. Son compte Twitter, géré par le garçon lui-même ou par une organisation – personne ne sait -, partage régulièrement les dégâts colossaux, tant matériaux qu’humains.

La Russie dénonce des discours catastrophistes

Jeudi 22 février, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas trouvé d’accord pour mettre en place une trêve humanitaire en Syrie, rapporte Le Monde. Alors que le chef des opérations humanitaires de l’ONU avait décrit « l’enfer sur Terre » vécu par près de 400 000 Syriens assiégés dans la région, l’ambassadeur de la Russie Vassily Nebienza balaye ces cris de détresse. Selon le journal français, ce dernier dénonce « une psychose de masse des médias » alimentant des « discours catastrophistes » sur les bombardements des hôpitaux et autres infrastructures médicales, qui ne correspondraient pas à la réalité. « On a l’impression que toute la Ghouta orientale est constituée d’hôpitaux contre lesquels l’armée syrienne combat ».

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