Paris Match Belgique

La ligue des optimistes belges ne veut que votre bonheur

Le premier pas vers le bonheur serait d'apprendre à oser. | © Pexels

Société

Et si le bonheur était simplement en nous ? Et que ne plus dire « oui, mais » était la première étape vers de nouvelles aventures ? C’est le message que veut faire passer la Ligue des optimistes depuis plus de 10 ans. De doux rêveurs ? Bienvenue en Optimistan.

« Always look at the bright side of the life » pourrait être la devise de la ligue des optimistes créée pour défendre la « positive attitude ». Une démarche qui pourrait sembler utopique, voire naïve au pays de la pluie, des petits arrangements politiques et des conflits communautaires… Luc Simonet, le président de la Ligue, défend pourtant farouchement sa vision « lumineuse » des choses : « la Belgique n’est pas un pays plus cynique qu’un autre. Je crois, au contraire, que nous avons le privilège de vivre dans un pays dont la capitale est le cœur de l’Europe, dans un État qui se trouve au point de confluence de deux idéologies, deux identités : latine et germanique ». 

Lassé par son ancien poste d’avocat fiscaliste, Luc Simonet décide un jour de tout plaquer : « L’enthousiasme est le signe que l’on est sur le bon chemin. Et je me suis rendu compte que je l’avais perdu ». La joie de vivre, il se plaît alors à l’enseigner à ses enfants… avec des parapluies. En effet, par temps maussade et quand l’humeur de sa famille est au plus bas, il répète à qui veut l’entendre son slogan favori : « Quel beau jour de pluie ! ». Et il va même plus loin lorsqu’il décide d’imprimer cette phrase sur une cinquantaine de parapluies, avant de créer en 2005 la Ligue des Optimistes du Royaume de Belgique.

©pexels

Depuis la création de la ligue belge, douze autres pays se sont inspirés de cette doctrine du bonheur et ont fondé leur propre association. Jusqu’à la création d’un organisme international, « Optimistes Sans Frontières », ainsi que d’un État métaphorique sans territoire physique : l’Optimistan, habité par tous les optimistes de la Terre. Né en Belgique, cet « État de conscience » ne possède aucune limite. C’est le point de rassemblement pour tous ceux qui souhaitent répandre la bonne humeur et envoyer valser les problèmes du quotidien. « En tant que citoyen d’Optimistan, les gens se reconnaissent, se rapprochent. Ils sont alors reliés par un état d’esprit commun », explique Luc Simonet.

« Si nous voulons changer le monde, c’est possible »

En tant que membres de la Ligue, les optimistes n’ont qu’une mission : « Just smile » (« Souriez, simplement », en français) et être présents pour les autres en cas de coups durs. Chaque semaine, une newsletter est envoyée à tous ses membres, avec un poème, un texte, une parole joyeuse… De quoi remettre d’aplomb les citoyens belges. Pour Luc Simonet, la Belgique est un pays qui offre des privilèges : « Nous avons un devoir d’exemplarité. Si notre pays ne peut pas montrer l’exemple en matière d’optimisme, qui le fera ? »

Lire aussi > Le message optimiste et féministe de Meryl Streep

Et quand la population du plat pays héberge et nourrit les migrants, à l’instar de l’enthousiasme citoyen que l’on connait aujourd’hui, c’est une véritable source d’inspiration pour cet idéaliste convaincu : « Cette initiative est la preuve que quelques uns ont décidé d’assumer leur part de responsabilité. Cela me rend très optimiste ».

Le fruit d’un effort personnel

« Je suis responsable de ma vie, c’est à moi de décider d’être optimiste », tel est le credo prêché par la Ligue des optimistes. Selon Luc Simonet, on aurait l’habitude de laisser les problèmes du quotidien prendre le pas sur notre bonheur. « Un problème se comporte comme du gaz, il s’étend et prend toute la place, il nous occupe tout entier ». Rester positif malgré les troubles serait donc le chemin qui mène à la bonne humeur.

Pour arriver à un tel état de contentement, la ligue prône l’effort personnel. Cesser de se plaindre et arrêter de se mettre des barrières, c’est déjà un premier pas vers le bonheur. « C’est surtout apprendre à oser », explique Luc Simonet, « arrêter de dire ‘oui, mais’, qui signifie ‘non, parce que’. Il faut entraîner son esprit à l’aventure, faire des choses qu’on n’a jamais faites avant ».

Lire aussi > Thierry Beccaro : « Ce que j’ai vécu me motive pour apporter du bonheur aux gens »

La méthode Simonet

Tomber pour mieux se relever, c’est ce qui caractérise le fondateur de la ligue : « Quand je suis sur le fil du rasoir, c’est à ce moment-là que je peux décider si je vais être optimiste ou pessimiste. Et quand les mauvaises nouvelles s’accumulent, il faut du courage car un problème nous apprend des choses sur nous-mêmes et nous rend chaque jour un peu plus fort ». Pour cet avocat de l’optimisme, il est essentiel de faire la part des choses et de remettre chaque événement, bon ou mauvais, à sa place : « Tout ne va pas bien, non, mais ce sont des épisodes joyeux dont il faut se souvenir car ce sont les plus importants ».

CIM Internet