Comment Grindr a vendu le statut VIH de ses utilisateurs

Les données diffusées par Grindr rendraient les utilisateurs reconnaissables | © Flickr @ Jayson Carter
Bien que la maladie n’ait plus aujourd’hui les mêmes répercussions que dans les 80s, les stigmates autour du VIH ont la dent dure, raison pour laquelle les malades cachent leur statut. Quand une app ne le diffuse pas pour eux : Grindr aurait en effet partagé le statut de ses utilisateurs avec des entreprises privées.
Après Facebook, c’est en effet au tour de l’application de rencontres gay Grindr d’être accusée d’avoir diffusé sans aucune permission les données privées de ses utilisateurs, dont leur statut VIH. Mais selon un communiqué officiel diffusé par la plateforme sur Tumblr, « c’était pour leur bien« .
En tant qu’entreprise au service de la communauté LGBTQ (lesbiennes, gay, bi, trans et ‘queer’, NDLR), nous comprenons à quel point la révélation d’un statut HIV peut être un sujet sensible. Notre but a toujours été de promouvoir la santé et la sécurité de nos utilisateurs.
Scott Chen, Grindr
Et Scott Chen, un des responsables de la plateforme, de rappeler que ses utilisateurs peuvent choisir de partager ou non leur statut VIH sur leur profil. Grindr aurait choisi de travailler avec des entreprises telles que Apptimize ou Localytics, chargées de tester l’application, et qui ont à ce titre été en contact avec les données privées des utilisateurs. Problème, selon un du cabinet norvégien Sintef dont les trouvailles ont été rapportées par Buzzfeed : toutes les données partagées par l’app de rencontre rendent les personnes concernées tout à fait reconnaissables. Des accusations que nie formellement Grindr.
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« Grindr n’a jamais vendu et ne vendra jamais d’informations personnelles identifiables – en particulier les données relatives au statut VIH ou à la dernière date de test – à des tierces parties ou à des annonceurs » a affirmé Scott Chen. Une réponse qui n’a pas convaincu l’association de défense des droits numériques Electric Frontier Foundation, qui a affirmé que Grindr avait « trahi la communauté LGBT ».