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Pourquoi sniffer des préservatifs est une mauvaise idée ?

Jusqu'ici, la Belgique ne semble pas encore concernée. | © Flickr : Thought Catalog

Société

Nouveau défi en vogue sur les réseaux sociaux, le « condom challenge » consiste à aspirer un préservatif par le nez pour le ressortir par la bouche. Le tout face caméra, sous l’œil fasciné des internautes…

 

Dans le monde merveilleux (et dangereux) des défis filmés puis partagés sur la toile, l’année 2018 avait démarré avec le Tide Pod Challenge. En janvier dernier, se filmer en train de croquer une capsule de lessive liquide faisait de vous la coqueluche des réseaux sociaux. Et parce que le succès ne dure qu’un temps, les internautes redoublent toujours plus d’imagination pour dénicher de nouvelles idées. Parfois cinglées, souvent stupides, mais surtout risquées.

Ressorti des tiroirs

En ce joyeux mois d’avril, le « condom snorting challenge » est le petit dernier à faire parler de lui. Traduisez vulgairement, « le défi du sniffage des préservatifs ». Comme son nom l’indique, il consiste à insérer un préservatif dans une narine et l’aspirer suffisamment fort pour ensuite le récupérer… au fond de la bouche. Un challenge aux airs de déjà-vu qui a fait plusieurs come-back sur la toile. Comme le souligne le site Motherboard, le tout premier « condom snorting challenge«  remonte au début des années 90 – apparu dans le campus de l’Université du Kent en Angleterre – avant de refaire surface dans les années 2000 aux États-Unis. Les records se sont ensuite succédés périodiquement en attendant un regain de popularité en ce printemps 2018, avec près d’un millier de vidéo recensées.

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Si pendant des années, la pratique fut considérée comme plus stupide que dangereuse – tout comme celle d’avaler une cuillère de cannelle ou de boire de l’eau de javel -, les médecins s’inquiètent de voir son succès perdurer, sans compter les risques qu’elle présente pour la santé. Dans le magazine Forbes, un spécialiste rappelle les dangers d’inhaler par le nez un objet en latex recouvert de lubrifiant. Car la seule chose qui devrait exclusivement passer par vos trous de nez, c’est l’air, rappelle-t-on dans le magazine économique américain.

Le tout premier challenge du genre remonterait au début des années 90, dans le campus de l’Université du Kent en Angleterre. © Flickr : cometstarmoon

Prendre son nez ou son pied ?

À quelques exceptions près, comme dans le cadre d’une médication comme les sprays nasaux (quoique…), « tout ce qui remonte le long des cloisons nasales peut endommager la muqueuse interne du nez, provoquer une réaction allergique ou entraîner une infection », explique Bruce Y. Lee, professeur associé au Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health (JHSPH). « Imaginez que vous bourrez votre nez avec quelque chose qui est plus grand que l’ouverture de votre narine et qui est justement conçu pour ne pas casser », poursuit-il. « Le préservatif peut aisément se coincer dans votre nez ou dans votre gorge, bloquer votre respiration et vous étouffer ».

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Pour appuyer son argument, le professeur évoque plusieurs « cas accidentels » de « mauvaises expériences sexuelles », dont ceux de deux femmes ayant involontairement avalé un préservatif lors d’une fellation. Blocage des voies respiratoires, pneumonie ou encore appendice : les résultats parlent d’eux-mêmes. « Et même si vous parvenez à sortir un préservatif par la bouche, l’aspirer par le nez reste de toute manière très inconfortable et potentiellement douloureux », conclut le professeur Lee. « Et cela vaut-il vraiment la peine pour récolter plus de likes et d’avantage de vues ? » On se laisse méditer là-dessus…

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