La vie et la (mystérieuse) mort d’un collectionneur d’art de la Trump Tower

Le Trump Tower, sur la 5ème avenue. | © Pexels
Alors que l’origine du feu qui a ravagé un appartement de la Trump Tower reste encore inconnue, le profil de son propriétaire se dessine peu à peu.
Une centaine de guitares électriques vintage, 40 amplis datant des années 30, 150 ukulélés et des œuvres graphiques de Jack Kerouac, parmi d’autres : voilà ce qui est parti en fumée dans l’incendie qui a eu lieu ce 7 avril à la Trump Tower de New York. Mais plus encore, ce qui s’est évanoui dans cet appartement en proie aux flammes, c’est la vie de Todd Brassner, un collectionneur d’art de 67 ans que ses proches voyaient de moins en moins. Un homme qui avait tenté de vendre cette propriété inestimable après l’élection de Donald Trump – sans succès.
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3 millions de dollars d’œuvres d’art
L’incendie a démarré au 50e étage de la Trump Tower à 17h30, heure locale, raconte le New York Times. Très vite, les fenêtres ont éclaté, laissant apparaitre des flammes dévastatrices aux passants et aux 200 pompiers dépêchés sur place – dont quatre seront blessés par le feu. L’appartement n’était pas muni d’un dispositif d’arrosage anti-incendie, mais Donald Trump a assuré dans un tweet que le bâtiment était « bien construit », ce qui a notamment empêché le feu de s’étendre aux autres logements.
Fire at Trump Tower is out. Very confined (well built building). Firemen (and women) did a great job. THANK YOU!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 avril 2018
Quant à son origine, les pompiers ne l’ont pas encore communiquée. Ce que l’on sait en revanche, c’est que c’est un riche collectionneur qui vivait dans l’appartement, Todd Brassner. Le logement du 50ème étage était estimé à 2,5 millions de dollars, tandis que ses œuvres – qui comprenaient un portrait de l’homme peint par Andy Warhol – faisaient grimper sa valeur totale à 5,5 millions. Et Todd Brassner semblait impatient de s’en débarasser : avec l’élection de Donald Trump, la vie dans la « Tower » était devenue « intenable », d’après des confidences faites à un ami, et relayées par le New York Times.
Cage dorée
La sécurité des lieux avait considérablement augmentée, après l’investiture de Donald Trump. « C’était comme vivre dans un camp armé. Mais quand les gens apprenaient que c’était un bâtiment Trump, il n’arrivait plus à le vendre », explique Stephen Dwire, un proche musicien et producteur, selon le New York Times. Si auparavant, l’adresse représentait un rendez-vous de choix pour les ventes artistiques, en 2018, elle était devenue une prison, physique et mentale. Et de l’avis général, le collectionneur dépérissait, sans que l’on ne connaisse exactement les causes de ce mal-être. Son appartement était désormais jonché du sol au plafond d’œuvres d’art et d’objets antiques.
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Son rapport à la drogue, mentionné par le journal américain, l’avait amené à échanger avec des « personnages louches », selon un autre ami et collectionneur, Stuart Pivar. En 2015, Todd Brassner avait notamment déposé le bilan, avant de toucher de manière « providentielle » l’héritage de son père, avec lequel il s’était empressé d’acheter une nouvelle Lamborghini flamboyante. Et ça, explique M. Pivar, « c’était Todd ».