Se coucher tôt peut vous sauver la vie

Une récente étude montre que les couche-tard ont un risque de décès de 10% plus élevé que les dormeurs précoces. | © Unsplash / Luigi Manga
Une récente étude s’est penchée pour la première fois sur le risque de mortalité causé par le sommeil tardif. Résultat, les couche-tard pourraient bien mourir plus jeunes.
« L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », chantent en cœur depuis des années les coqs du jardin d’à côté. Si le proverbe n’en finit plus d’énerver tous les « lève-tard » que l’on connait, il semble faire une nouvelle fois ses preuves.
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Une étude de l’université Northwestern (à Chicago) et l’université de Surrey (au Royaume-Uni) publiée ce jeudi 12 avril dans le journal spécialisé Chronobiology International révèle que les personnes dites « du matin » auraient un risque de mortalité plus faible que celle « du soir ». Si des études antérieures avaient déjà démontré les risques à se coucher tard (maladies cardiovasculaires, diabète, etc.), c’est la première fois que des chercheurs se penchent sur le risque de mortalité qui en découle.
Horloge biologique décalée
Portée sur près d’un demi-million d’habitants du Royaume-Uni âgés de 38 à 73 ans et sur une période de six ans et demi, l’étude montre que les oiseaux de nuit ont un risque de décès, toutes causes confondues, de 10% plus élevé que les dormeurs précoces. Un « problème de santé publique qui ne peut être ignoré », souligne Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey. « Les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d’une plus grande flexibilité d’horaires de travail pour commencer et finir plus tard », poursuit-il. D’autant que les noctambules contraints à vivre dans une société du matin « peuvent en subir les conséquences sur leur santé », ajoute Kristen Knutson, co-auteure de l’article publié dans Chronobiology International. « Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe », avance-t-elle en évoquant certains comportements allant de pair (manque d’exercice, carence de sommeil, etc.).
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Comme le souligne l’étude, les personnes qui se couchent tard s’exposent davantage à des troubles psychologiques, neurologiques, gastro-intestinaux ou encore respiratoires. Les « durs de l’oreiller » auraient également une plus grande tendance à fumer et consommer des excitants tels que l’alcool, la caféine ou autres drogues. Sans compter les passages à l’heure d’été ou d’hiver qui sont souvent mal supportés.

Du soir au matin
« Alors que faire ? », s’inquiètent les oiseaux de nuit qui aimeraient parvenir à se coucher avec les poules. Comme le précisent les auteurs de l’étude, le « rythme circadien » est définie par la génétique, mais aussi par l’environnement. Afin de se coucher plus tôt et d’émerger plus facilement le matin, les spécialistes préconisent donc de s’exposer à la lumière dès les petites heures du jour. Tout comme d’éviter de trop s’y exposer le soir, qu’elle provienne de la lampe de chevet ou de l’écran de la télé.