À moins de 16 ans, ils seront les nouveaux clandestins des réseaux sociaux

Les jeunes ados de moins de seize ans ne pourront plus s'inscrire sur les réseaux sociaux, dans les faits. | © Pexels
Suite à la mise en application de nouvelles règles européennes, les réseaux sociaux seront bientôt interdits au moins de 16 ans. Les clandestins des réseaux sociaux, une nouvelle population qui s’apprête à s’agrandir.
Le 25 mai prochain, les nouvelles règles européennes en matière de vie privée (GDPR) entreront en vigueur. L’une d’entre elles fixe à 16 ans l’âge minimum requis pour créer son compte sur les réseaux sociaux. Pas le choix donc pour Whatsapp ou Facebook, ils ont dû s’adapter. Dans les semaines à venir, les (nouveaux) utilisateurs européens de l’application de messagerie mobile devront confirmer qu’ils sont bien âgés de 16 ans minimum, contre 13 jusqu’à présent. De son côté, Facebook espère contourner cette interdiction en proposant aux jeunes entre 13 et 15 ans de garder leur compte à condition d’avoir une autorisation parentale, sans quoi, ils n’auront accès qu’à une version limitée du site.
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Avant cette décision, on parlait déjà de population cachée : celle de ces enfants de 12 ans et moins qui investissaient les réseaux sociaux. Avec les nouvelles mesures européennes, ils seront d’autant plus nombreux. En septembre 2017, l’agence française Heaven estimait déjà que dans l’Hexagone, environ 68% des filles et 56% des garçons de moins de 13 ans faisaient partie de ces clandestins du web social.
Snapchat et Instagram, petits préférés de la génération tête baissée
Toujours selon l’étude d’Heaven, les plateformes que la « génération tête baissée » préfère sont Snapchat et Instagram. La première est plutôt considérée comme un gadget, un moyen de communiquer avec des amis proches et de confiance alors que la seconde sert en quelque sorte de « réseau standard » par excellence : partage de photos, de moments de vie, de vidéos, messagerie directe, groupes de conversation entre élèves d’une même classe etc. Logique donc que Facebook leur semble un peu inutile et ne fédère que 47% de ces clandestion des réseaux sociaux.
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Alors qu’ils sont encore en primaire, ils ont déjà développé leurs propres usages, leur propre grammaire. De quoi inquiéter certains parents et enseignants… Et pourtant, en 2016 Pediatrics publiait une étude qui relativisait le phénomène et présentait même l’usage raisonné des réseaux sociaux par les jeunes générations comme une opportunité pour eux d’apprendre autrement et de s’ouvrir au monde.