Paris Match Belgique

Ce qu’il faut faire après #MeToo, selon la vraie fondatrice du mouvement

metoo

Tarana Burke était l'invitée du Somment féminin des Nations unies. | © AFP PHOTO / VALERIE MACON

Société

La fondatrice du mouvement #MeToo, Tarana Burke, a estimé samedi que le temps était venu pour les victimes d’abus sexuels de « s’organiser » pour fournir des ressources nécessaires à toutes les victimes.

« Me Too (moi aussi), ce sont deux mots magiques qui ont galvanisé le monde », a commenté Tarana Burke lors d’une table ronde à la conférence United State of Women Summit à Los Angeles. Mais « nous sommes au moment où il faut définir une stratégie. Il faut s’organiser. L’amplification a eu lieu » a eu lieu, a-t-elle ajouté. « Le travail qui doit avoir lieu maintenant, c’est : qu’est-ce qui se passe une fois qu’on a dit #MeToo », insiste-t-elle.

Elle a appelé à soutenir lors d’élections les candidats qui « essaient de rendre nos communautés moins vulnérables », et à trouver des solutions au vaste problème des viols sur les campus, « qui dure depuis longtemps ».

Les hommes aussi

Plus de 5 000 personnes – essentiellement des femmes – étaient présentes au théâtre Shrine, au sud de Los Angeles, pour cette conférence de deux jours. Ted Bunch, le fondateur de l’association A Call to Men, y a notamment rappelé l’importance de faire intervenir les hommes dans la lutte contre le sexisme. « Je les invite toujours (les hommes) à la table », pas pour les condamner mais pour les faire participer à la réflexion, a-t-il expliqué lors d’une discussion sur le mouvement Time’s Up, fondé par des vedettes comme Reese Witherspoon et Natalie Portman, qui lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles au travail.

Lire aussi > Weinstein et le silence des hommes

La vraie histoire du hashtag

Tarana Burke, la véritable instigatrice du mouvement « Me too » est une travailleuse sociale, active auprès des femmes racisées depuis plus de dix ans. « Le mouvement me too est né à l’endroit le plus sombre, le plus prodond de mon âme », se souvient-elle. Tarana est alors une travailleuse sociale afro-américaine, mais aussi une survivante d’agression sexuelle. La machine se met en branle alors qu’elle vient de passer un moment intense avec les jeunes filles d’un camp, au cours duquel chacune a partagé des histoires particulièrement intimes.

Lire aussi > Au fait, le mouvement « Me Too » est vieux de 10 ans (et c’est bien plus qu’un hashtag)

AFP PHOTO / CHRIS DELMAS – Tarana Burke était au Sommet féminin des Nations unies le 5 mai 2018.

Une confession en particulier la remue et lui fait prendre conscience que les femmes doivent porter toute une vie, dans le silence, le poids de leur agression sexuelle. Elle s’engage alors particulièrement contre les violences faites aux femmes récisées, victimes d’autant plus vulnérables. En octobre 2017, elle avait assuré au LA Times : « Quand ce hashtag mourra et que les gens l’oublieront, je serai toujours au boulot ».

Avec Belga

CIM Internet