Les moines de Grimbergen veulent rebrasser leur bière (mais ne trouvent plus la recette)

Des chercheurs ont passé une année entière à fouiller dans les 35 000 livres et dossiers conservés dans les archives de l'abbaye flamande... En vain. | © Flickr : Myben.be
Alors que la volonté des moines belges de renouer avec les racines brassicoles s’apprête à se concrétiser, la recette originale de la Grimbergen demeure introuvable.
La dernière fois que les moines de Grimbergen ont produit leur propre bière noire, c’était en 1797. 220 ans plus tard, ils rêvent que la Grimbergen soit à nouveau brassée dans les murs de l’abbaye. Et par leurs propres soins. « Chaque jour, nous recevons des visiteurs qui demandent où se trouve la brasserie. Et s’ils viennent de l’étranger, ils ne comprennent pas que nous ne brassons pas de bière », explique le prieur de l’abbaye Karel Stautemas au quotidien flamand Laatste Nieuws. « C’est ainsi que l’idée de rétablir cette tradition s’est concrétisée. Nous avions le rêve depuis longtemps de recommencer à brasser sur le site de l’abbaye. »
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Mais alors que la volonté de renouer avec les racines brassicoles ne demande plus qu’à se concrétiser, la recette originale de la Grimbergen demeure introuvable. Comme le rapporte la presse flamande, quatre chercheurs bénévoles ont passé une année entière à fouiller dans les 35 000 livres et dossiers conservés dans les archives de l’abbaye flamande, fondée en 1128. En vain.
Microbrasserie d’abbaye
C’est que depuis 1958, les moines de Grimbergen ont conclu un accord avec la brasserie Maes (devenue Alken-Maes) pour qu’elle puisse produire la Grimbergen et faire briller la marque. Produite puis commercialisée en France par les brasseries Kronenbourg (groupe Carlsberg), la Grimbergen s’est progressivement éloignée de son abbaye natale située dans le Brabant flamand. À l’aube de son grand retour au bercail, Alken-Maes et Carlsberg auraient même exprimé leur soutien aux moines belges dans leur projet de microbrasserie qui (re)prendrait place « au même endroit où la brasserie se trouvait jusqu’en 1797 », a déclaré Karel Stautemas.
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« Nous connaissons l’emplacement exact, nous l’avons déjà trouvé dans nos archives », a-t-il assuré. « Nous avons également des documents montrant que les pères ont alors acheté de l’orge aux agriculteurs locaux. Nous connaissons même tous les ingrédients. La seule chose que nous ne savons pas, c’est ce que nous devons prendre de chacun. La recette est indisponible pour l’instant. »

Fait maison
Avec de la persévérance et une pointe d’optimisme, les moines espèrent retrouver la recette rapidement et « boire notre nouvelle Grimbergen à la réception du Nouvel An en 2020 ». Or, « ce n’est pas un travail facile, il s’agit de vieux textes en néerlandais et les chercheurs ne sont même pas à mi-chemin des dossiers », précise Stautemas au Het Nieuwsblad avant d’ajouter qu’il y a « bon espoir que la recette réapparaisse ». Sans oser prétendre concurrencer la production globale, mais en proposant simplement un « ajout intéressant à l’offre existante ». « À partir de là, nous serons en mesure de montrer et d’offrir aux visiteurs quelque chose de la maison », se réjouit-on déjà.