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Dioxyde de titane : Vers la fin du poison dans nos bonbons ?

Le TiO2 (colorant E171) était classé comme « cancérigène possible pour l’homme » dès 2006. | © Unsplash : Sylvanus Urban

Société

Le gouvernement français vient d’annoncer sa décision de bannir le dioxyde de titane des produits alimentaires avant la fin de l’année. Un additif présent notamment dans les friandises et qui présente des risques sérieux pour la santé.

 

Malabars, Têtes brûlées, Crocos ou Carambars ; tous contiennent plus ou moins de sucre et de colorants flashy pour attirer l’œil et le palais frémissant des enfants. Mais certains contiennent une substance que l’on connaît beaucoup moins : le dioxyde de titane. Sous forme de nanoparticules, cet additif alimentaire s’est révélé au fil des recherches dangereux pour le système immunitaire, voire possiblement cancérogène. Au point que le gouvernement français a décidé de le bannir des produits alimentaires d’ici la fin de l’année, rapportent ce vendredi 18 mai les médias français.

Nom de code : E171

Depuis que l’alerte sur les dangers du dioxyde de titane E171 a été sonnée, de nombreux industriels ont été pointés du doigts, accusés d’utiliser un additif empoisonné dans leurs recettes. Dès 2017, certaines ont alors fait le choix de renoncer à cette substance jugée toxique, particulièrement pour les enfants. À titre d’exemple, comme le souligne Le Parisien, les français Lutti et Carambar&Co ont déjà retiré cette poudre blanche, respectivement des Arlequins et des Malabars. Mais le chemin vers la suppression totale de son utilisation dans les produits alimentaires est encore long. Car comme l’avertissait l’association française Agir pour l’environnement en 2016, on trouve du dioxyde de titane presque partout dans nos assiettes.

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Des bonbons aux biscuits en passant par la blanquette de veau en conserve, les nanoparticules sont partout. Or, comme le dénonçait le magazine français 60 millions de consommateurs en août dernier, leur présence n’est pas indiquée sur les emballages tandis que leurs effets sur la santé demeurent préoccupants. « On sait que les nanoparticules peuvent passer la barrière intestinale et se retrouver dans différents organes, comme le foie, le cœur, les poumons, et on ne sait pas encore ce qu’elles peuvent devenir », pointait Patricia Chairopoulos, co-auteur d’une étude de l’Institut national de recherche agronomique (Inra) sur les rats. Si le TiOétait classé comme « cancérigène possible pour l’homme » dès 2006, l’étude de l’Inra a démontré plus tard que l’exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez les rats. Pressant ainsi les géants de l’agroalimentaire comme Intermarché ou Auchan à retirer de leurs rayons tous les produits contenant des nanoparticules de dioxyde de titane.

Parmi les confiseries incriminées, les M&M’s sont pointés du doigts depuis des années. En cause : leur colorant blanc. Flickr : Damian Gadal

Nano ou pas nano ?

Au Parisien, le secrétaire d’État français au Développement durable Brune Poirson a annoncé la décision de « suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire ». Du moins, dans l’Hexagone qui a également saisi la Commission européenne afin de réclamer des mesures plus importantes à ce sujet. Quant à la Belgique, la fédération de l’industrie alimentaire belge (Fevia) assurait en 2016 que le dioxyde de titane présent comme colorant dans l’alimentation ne s’utilisait pas sous forme de nanoparticules. Afin de rassurer les consommateurs belges, le porte-parole de la Fevia avait alors assuré que les M&M’s, souvent pointés du doigt, ne contenaient pas de nanoparticules, selon ce que lui avaient « assuré les producteurs ». Des promesses à vérifier sur l’étiquette…

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