Mais où est Valtònyc, le rappeur recherché pour apologie du terrorisme ?

Valtònyc a été condamné à plus de trois ans de prison. | © EFE/ Enric Fontcuberta
Condamné pour apologie du terrorisme en vertu d’une loi de plus en plus controversée, le rappeur Valtònyc aurait fui l’Espagne afin d’éviter son incarcération jeudi, relançant le débat sur la liberté d’expression.
Selon des médias espagnols, Josep Miquel Arenas Beltran, plus connu sous son nom de scène Valtònyc, aurait quitté le pays pour la Belgique – des informations que l’AFP n’a pas été en mesure de confirmer. L’artiste a été condamné pour apologie du terrorisme sur base de ses textes « au vitriol » qui font, d’après la cour de cassation, l’apologie des groupes terroristes ETA et Grapo, et constituent des « injures à la Couronne » et « menaces ». Sa peine : trois ans et six mois de détention.
Lire aussi > Deux rappeurs accusés de textes « antisémites » font polémique en Allemagne
Résistance et mandat international
Dans les paroles de ses chansons, le rappeur évoque le meurtre de membres du gouvernement, de la famille royale et de partis de droite. Il a aussi appelé dans un concert plus récent à « tuer un Garde civil ». Mais la législation espagnole sur l’apologie du terrorisme et les injures à la Couronne est de plus en plus sujette à controverse, alors que ces derniers mois, plusieurs internautes ou artistes espagnols ont été condamnés pour ces chefs d’accusation. Ces condamnations ont suscité de nombreuses critiques, Amnesty International ayant notamment accusé la loi espagnole d’être utilisée pour « réprimer les expressions politiques, surtout sur les réseaux sociaux ».

Dans un tweet envoyé mercredi après-midi, le rappeur a annoncé son intention de « désobéir ». « Demain, ils vont frapper à ma porte pour me mettre en prison. Pour des chansons. Demain, l’Espagne va se ridiculiser, une fois de plus. Je ne vais pas me laisser faire. Désobéir est légitime », avait écrit le rappeur majorquin, en traitant l’État espagnol de « fasciste ». Valtònyc a reçu le soutien dans son exil présumé de l’ex-président indépendantiste catalan Carles Puigdemont, parti en Belgique après la vaine déclaration d’indépendance du 27 octobre.
Lire aussi > Comment le Capri-Sun a conquis les jeunes rappeurs français
Jeudi, le ministre de la Justice Rafael Catala a toutefois dit s’attendre à ce que « le tribunal compétent émette un ordre de détention pour l’arrêter grâce à la coopération internationale ». Un mandat d’arrêt qui traverse les frontières désormais confirmé.
Avec Belga