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En quoi la grasse matinée du week-end est-elle indispensable à nos vies ?

Faire la grasse matinée pendant ses jours de congé permettrait de supprimer les effets négatifs du manque de sommeil hebdomadaire. | © Unsplash : Matthew Henry

Société

On la croyait dangereuse pour la santé il n’y a encore pas si longtemps. Mais une nouvelle étude vient relancer le débat autour de la grasse matinée en vantant ses bienfaits, particulièrement pendant les jours de congé.

 

Flâner au lit jusqu’à midi les yeux fermés après une semaine chargée ou une veillée tardive, c’est un peu comme se coucher très tôt. D’aucuns adorent, d’autres détestent. Les premiers n’auront aucun scrupules à se prélasser sous la couette toute la matinée, en prétextant des heures de sommeil à rattraper. Les seconds en revanche ne dérogeront pas à la routine du réveil pour pouvoir se targuer d’un congé « productif » ou d’un rythme de sommeil soigneusement régulé.

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Dans les deux cas, la tendance générale semble se répéter : soit on dort trop, soit on ne dort pas assez. Considérer le sommeil comme une jauge qui se vide et se remplit laisse donc penser que son processus est entièrement sous contrôle. C’est en tous cas ce que révèle une nouvelle étude du Stress Research Institute. Relayée par le Guardian, cette étude suggère que pour supprimer les effets négatifs du manque de sommeil, il suffit de s’accorder une grasse matinée pendant les jours de congé.

Source de longévité

L’équipe de chercheurs du Stress Research Institute insiste sur l’importance du sommeil ainsi que son impact sur l’espérance de vie. Leur récente étude – réalisée sur le mode de vie de plus de 38 000 Suédoises et Suédois suivis pendant treize ans – révèle qu’un adulte de moins de 65 ans qui dort moins de cinq heures par jour aurait un taux de mortalité plus élevé qu’un adulte qui dort plus de six heures par nuit et de façon régulière. En d’autres termes, que ceux qui dorment moins risquent de mourir plus jeunes que ceux qui dorment plus, selon les chercheurs.

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« La durée de sommeil est primordiale pour vivre longtemps », déclare Torbjörn Åkersted, auteur principal de l’étude publiée dans le Journal of Sleep Research. Plus généralement, le déficit de sommeil est de plus en plus considéré comme un risque sérieux pour la santé. Mais pour les chercheurs de l’institut britannique, tant que ce déficit est comblé par des grasses matinées, il n’y plus de raison de s’inquiéter. « Le sommeil prolongé du week-end est une sorte de sommeil de rattrapage », explique Torbjörn Åkersted. Une hypothèse qui va à l’encontre d’autres exposées à l’époque.

Selon une nouvelle étude, les grasses matinée serviraient à combler le déficit de sommeil accumulé pendant la semaine. © Unsplash : Sanah Suvarna

Ni trop ni trop peu

Plusieurs études ont au contraire démontré que le fait de dormir (trop) tard était mauvais pour la santé. En cause, le « social jet lag » : le décalage entre notre planning hebdomadaire et notre horloge biologique. D’après ces études, l’écart trop important entre les heures de sommeil – courtes en semaine, longues le week-end – perturberait notre horloge interne tout en provoquant un stress important pour le corps, avec le risque de développer certaines maladies cardiovasculaires. Si pour beaucoup, l’importance du sommeil n’est plus à discuter, celle de la grasse matinée reste en revanche incertaine. La meilleur attitude sera toujours (et comme avec tout) de trouver le juste équilibre.

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