USC : Le nouveau scandale sexuel qui ébranle les États-Unis

L'homme a pu perpétrer ses actes en toute impunité pendant près de 20 ans. | © AFP PHOTO / Robyn Beck
Des dizaines de jeunes femmes auraient été abusées sexuellement par le gynécologue de leur université, à Los Angeles, depuis le début des années 90. Ce nouveau scandale est également celui d’une université qui a fait la sourde oreille face aux accusations.
Update : Cet article (préalablement publié le 27 mai 2018) a été mis à jour le 30 mai 2018 avec l’implication de la police de Los Angeles dans cette affaire.
20 ans après les premières révélations, l’université de Los Angeles, l’USC, flanche enfin – et prend ses responsabilités. Trois plaintes en nom collectif ont été déposées et une autre élargie contre l’université à cause de son ancien gynécologue, George Tyndall, accusé d’avoir abusé sexuellement des étudiantes pendant plus de 25 ans. L’homme, qui a quitté ses fonctions en 2016, aurait pénétré avec ses doigts voire sa main entière le vagin de ses patientes sans raison médicale. Il leur aurait fait des commentaires lubriques sur leur corps et leurs organes génitaux, et à certaines patientes des remarques racistes et homophobes, entre autres accusations.

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Mike Arias, du cabinet ASWT, et le cabinet JJS ont déposé deux plaintes vendredi, l’une concernant la Californie, l’autre au niveau national. Une autre plainte en nom collectif déposée au tribunal fédéral de Los Angeles lundi par le cabinet Hagens Berman a été élargie jeudi soir pour y ajouter six autres plaignantes. « Nous avons déjà parlé à des dizaines de femmes« , « je pense que le nombre des femmes concernées va s’avérer très élevé« , a souligné Mike Arias, interrogé par l’AFP, pour qui plusieurs milliers de femmes pourraient être concernées par les abus présumés de M. Tyndall qui a exercé de 1987 à 2016. Le cabinet Hagens Berman se dit quant à lui « inondé d’appels » de témoins ou victimes présumées.
La surdité d’une université
L’université est également accusée d’avoir ignoré des plaintes multiples de jeunes femmes remontant jusqu’au début des années 90, et fait déjà l’objet d’au moins trois plaintes en nom collectif et deux autres plaintes individuelles. « Il est choquant de constater qu’USC semble avoir conclu que rien n’avait été trouvé à l’issue d’une enquête interne » menée par un cabinet extérieur en 2016 sur les allégations à l’encontre de M. Tyndall, et lui a versé une indemnité de départ à l’issue d’un accord de rupture de contrat en 2017, écrivent ASWT et JJS dans un communiqué vendredi. « L’université connaissait son comportement depuis au moins les années 90 mais n’a pris aucune mesure« , renchérit Hagens Berman, ce que réfutent les dirigeants de l’université qui assurent n’avoir été mis au courant qu’en 2016, lors de l’enquête interne.

Mais le président de l’université californienne USC a accepté de démissionner après les révélations la semaine dernière sur l’ancien gynécologue du campus. « Aujourd’hui, le président Nikias et le comité exécutif du Conseil d’Administration (CA) se sont mis d’accord pour commencer une transition progressive et la sélection d’un nouveau président », a écrit vendredi dans une lettre aux membres de l’université Rick Caruso, président du CA. « Nous avons entendu le message que quelque chose s’est brisé et qu’il faut des mesures urgentes et profondes », et « reconnaissons qu’il faut un changement », ajoute-t-il. Le CA avait d’abord apporté son soutien à M. Nikias après les révélations, mais face à la pression ces derniers jours, notamment avec un vote des professeurs d’USC demandant son départ, le CA a changé d’avis et M. Nikias a accepté de quitter ses fonctions. Il était en poste depuis 2010.
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Le médecin qui n’était pas joignable vendredi, a nié les accusations de comportement abusif lors d’un entretien au Los Angeles Times, qui a révélé l’affaire et dans une lettre envoyée au journal d’USC, le Daily Trojan.
La police de Los Angeles prend les choses en main
La police de Los Angeles examine les accusations de conduite abusive de 52 anciennes patientes à l’encontre de George Tyndall, ex-gynécologue de l’université USC, certains faits présumés remontant à trente ans. Lors d’une conférence de presse mardi, le capitaine du LAPD William Hayes a indiqué que 39 de ces cas avaient été signalés par USC (University of Southern California) directement, les autres anciennes patientes ayant contacté la police indépendamment. La police précise travailler étroitement avec le bureau de la procureure du district de Los Angeles Jackie Lacey pour déterminer si certaines de ces accusations méritent des poursuites pénales.
Avec Belga