Pourquoi le pain au chocolat ne s’appellera pas (officiellement) « chocolatine »

Communément appelée "pain au chocolat", la célèbre viennoiserie chocolatée a également hérité (selon les régions) des noms : "chocolatine", "petit pain au chocolat", "couque" ou encore "croissant au chocolat". | © Flickr : Stijn Nieuwendijk
Lancé par un groupe de députés français, l’amendement pour « valoriser l’usage courant » du mot « chocolatine » a finalement été rejeté par l’Assemblée. Mais le débat reste loin d’être tranché.
Chez nous, on l’appelle spontanément « pain au chocolat » ou parfois plus volontiers « couque au chocolat ». Si le débat peine encore à trouver un commun accord dans les boulangeries wallonnes et bruxelloises, il a carrément déclencher une guerre parlementaire chez nos voisins français.
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L’une des viennoiseries les plus populaires de France devrait-elle s’appeler « pain au chocolat » ou « chocolatine » ? La question se pose depuis des dizaines d’années sans qu’aucune réponse ne soit jamais officiellement prononcée. Mais depuis quelques temps, les défenseurs de la chocolatine se rassemblent pour défendre l’appellation historique venue du Sud-Ouest de la France censée désigner la célèbre couque chocolatée. Si le Japon avait déjà choisi son camp en février dernier, c’était au tour des députés de choisir le leur ce samedi 26 mai.
Duel éternel
Au sein de l’Hémicycle, le débat était lancé depuis qu’une dizaine d’élus du parti Les Républicains avaient déposé un amendement baptisé « chocolatine » et dont le but était de « valoriser l’usage courant d’appellation due à la notoriété publique du produit et de ses qualités reconnues au travers d’une appellation populaire ». Dans le cadre d’un projet de loi agriculture et alimentation, les auteurs du plaidoyer réclamaient la modification du code rural et de la pêche maritime afin d’y valoriser l’usage courant du mot « chocolatine ». Pour les signataires de l’amendement, « une telle évolution, légère, de la loi, permettra de redonner ses lettres de noblesse à de nombreux produits locaux. Ce sera par exemple le cas d’une viennoiserie dont historiquement le nom a puisé son origine dans la région gasconne, et qui fait la fierté de tout le sud de la France : la chocolatine », écrivaient-ils.
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Malgré la volonté de certains, comme le député Aurélien Pradié, de « défendre la marque de fabrique de son territoire auprès de ses collègues parisiens » et leur « snobisme du pain au chocolat », l’Assemblée a fini par trancher en défaveur de la chocolatine. Comme le rapportent les médias français, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a estimé que l’éternel duel entre les deux appellations feuilletées n’était pas « du niveau du Parlement ». Rejeté par les députés de l’Assemblée nationale, l’amendement aura toutefois relancé la concurrence entre les deux appellations ainsi que la bataille infernale entre ses partisans. Mais qui, nom d’une couque, aura le dernier mot ?