Tout ce qu’il faut savoir sur la fusillade de Liège

Liège ce matin. | © AFP PHOTO / JOHN THYS
Deux policières et le passager d’une voiture ont été tués dans une fusillade qui a éclaté mardi matin dans le centre de Liège, indique la police liégeoise.
Cet article est régulièrement mis à jour avec les dernières informations concernant l’attaque.
L’évènement dramatique n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de la place Saint-Lambert où, en 2011, une fusillade avait fait sept morts – dont son auteur. Ce mardi matin, ce sont deux agentes de police et un passant qui ont été pris pour cible par un détenu de la prison de Marche dans le centre-ville liégeois. Deux autres policiers ont été blessés. L’auteur des tirs a été abattu par le peloton anti-banditisme (PAB) de la Cité ardente.
Il était près de 10h30 quand des coups de feu ont été entendus dans le centre de la ville de Liège. Un homme armé a tiré sur deux agentes de police à hauteur du café des Augustins. Le tireur a ensuite pris la fuite et a pénétré dans l’enceinte de l’athénée Léonie de Waha. Il y a pris en otage une femme de ménage, avant d’être neutralisé par le PAB qui l’a abattu.
Coups de feu à Liège, évacuation du boulevard d’Avroy. Beaucoup de voitures de police sur place + secours #Avroy #Liege #gunshot pic.twitter.com/CLXo16nST3
— Victor ⌬ (@VICTORJ_FR) 29 mai 2018
On sait désormais que les victimes sont deux femmes et un homme, un passant âgé de 22 ans. D’après la RTBF, l’assaillant, d’abord armé d’un couteau, s’est ensuite emparé du fusil de l’une des agentes et a fait feu. Il les avait au préalable attaquées dans le dos avec une arme blanche. Alors qu’on a d’abord cru que le tireur avait été surpris par un banal contrôle de routine, la conférence de presse de ce midi a révélé que les agentes avaient en réalité été pris en filature.
Des images glaçantes circulant sur les réseaux sociaux montrent les deux policières froidement abattues devant le café des Augustins. Nous ne les publierons pas par respect pour les victimes et leur famille.
Un détenu potentiellement radicalisé
L’homme, qui s’appelle Benjamin Herman et a 36 ans, est connu des services de police pour être quelqu’un de « violent et de marginal » selon la RTBF. Il était sorti ce lundi de la prison de Marche dans le cadre d’un congé pénitentiaire. Il y avait été emprisonné pour des faits de « délinquance classique ».
Il pourrait néanmoins s’agir d’une attaque terroriste, bien que rien n’ait été encore confirmé par les autorités. Selon nos informations, plusieurs objets de culte ont été retrouvés dans sa prison. Il aurait également eu des contacts avec des personnes radicalisées lors de son séjour en prison, d’après la RTBF. D’après l’administrateur général de la Sûreté de l’État en 2017, ils étaient 450 radicalisés à occuper les prisons du pays. Le dossier a d’ores-et-déjà été fédéralisé, dès lors que plusieurs éléments permettent de le considérer comme une affaire terroriste. L’OCAM n’a néanmoins pas encore relevé l’indice de menace terroriste, toujours au niveau deux en Belgique.
Les élèves de l’école en sécurité
Les élèves de l’athénée se trouvent en sécurité sous protection de la police, a encore précisé cette dernière. Ceux de secondaire ont été emmenés dans le parc du Jardin Botanique, rue Louvrex, tandis que les élèves de primaire se trouvent dans les locaux de la province rue Beeckman, selon la police.
Fusillade bld d’Avroy terminée. Les enfants des écoles du quartier sont sains et saufs et en sécurité. 3 personnes ont perdu la vie (2 policiers et le passager d’une voiture). L’auteur de la fusillade a été abattu. Une ligne verte est ouverte au 0800/94.000. @PolicedeLiege #liege pic.twitter.com/jqMTfxk7dH
— Ville de Liège (@VilledeLiege) 29 mai 2018
D’après le directeur de l’établissement, « les élèves ont réagi de manière très mature et calme », rapporte L’Avenir.

Les réactions des politiques
Le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, s’est rendu sur les lieux et est en contact avec le chef de corps. Le centre de crise fédéral suit la situation.
#Fusillade BD Avroy. Auteur intercepté. Situation figée. Enfants en sécurité.
— Willy Demeyer (@Willy_Demeyer) 29 mai 2018
Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon s’est quant à lui adressé aux principaux concernés de l’attaque, sur Twitter : « Nos pensées sont avec les victimes de cet acte horrible. Nous sommes en train d’établir un aperçu de ce qui c’est déroulé exactement », a-t-il écrit. Charles Michel, qui a également exprimé ses condoléances, suit la situation de près, avec les ministres de l’Intérieur Jan Jambon et de la Justice Koen Geens. Il ne désire pas pour l’instant divulguer les premières informations en possession du gouvernement.
Violence lâche et aveugle a #Liège. Tout notre soutien pour les victimes et leurs proches. Nous suivons la situation avec les services de sécurité et le centre de crise.
— Charles Michel (@CharlesMichel) 29 mai 2018
La présidente de Sénat et conseillère communale à Liège Christine Defraigne a qualifié l’évènement de « tragédie » sur les réseaux sociaux.
Nous apprenons avec horreur la fusillade Boulevard d’Avroy à #Liège et le décès de deux policiers en service. C’est une tragédie.
Nous sommes de tout coeur avec les forces de l’ordre qui donnent leur vie pour nous protéger et avec les familles des victimes.— Christine Defraigne (@chrisdefraigne) 29 mai 2018
La Police Fédérale a également adressé tout son soutien à ses collègues de la police de Liège. Le ministre de la justice Koen Geens a exprimé une solidarité « totale avec les forces de l’ordre que nous soutenons pleinement dans leur mission particulièrement difficile ».
Les transports déviés
Un périmètre de sécurité a été mis en place à Liège, à la suite de la fusillade, indique le centre de crise sur Twitter. Ce dernier suit la situation de près et est en contact avec le gouverneur de la province de Liège et la police locale. Il est demandé d’éviter la zone du boulevard d’Avroy pour faciliter le travail des services sur le terrain. Par ailleurs, de nombreuses lignes de bus sont déviées à la suite de l’interdiction de circulation sur le boulevard d’Avroy, indiquent les TEC. Les itinéraires des lignes concernées sont donc modifiés. Des informations peuvent être obtenues au numéro 04/361.94.44.
Une prière ce soir à Liège
Une prière en mémoire des victimes de la fusillade à Liège mardi aura lieu à 17h45 et à 20h00, annonce dans un communiqué Jean-Pierre Delville, évêque de Liège. La prière aura lieu lors de la messe célébrée par Mgr Aloys Jousten, évêque émérite de Liège, en l’église des Bénédictines, située au 56, boulevard d’Avroy.
« Mgr Jean-Pierre Delville et les communautés chrétiennes du diocèse de Liège sont profondément meurtris par la tuerie qui s’est produite au boulevard d’Avroy. Ils présentent leurs sincères condoléances aux familles des deux policières et du jeune homme qui ont été abattus. Ils adressent aussi leurs sentiments d’amitié et de solidarité au bourgmestre de la ville de Liège et aux membres des forces de l’ordre qui ont été frappés dans leur mission au service de la population et qui ont réagi avec détermination et courage ».
Le Roi et le Premier ministre sur place
Le roi Philippe, le Premier ministre Charles Michel ainsi que les ministres fédéraux de l’Intérieur Jan Jambon et de la Justice Koen Geens se sont rendus à Liège en début d’après-midi. Ils ont été reçus à l’hôtel de police où on leur a fait le point sur la situation à la suite de la fusillade survenue mardi matin au centre de la Cité Ardente.

Le Roi et le Premier ministre ont été reçus au centre de crise par le bourgmestre, Willy Demeyer, et Christian Beaupère, chef de corps de la police de Liège. Ce dernier a fait le point sur la situation. Les ministres Jan Jambon et Koen Geens ainsi que la présidente du Sénat, Christine Defrai gne, ont également assisté à l’entretien. Étaient également présents le procureur fédéral, Frédéric van Leeuw, ainsi que le procureur du Roi de Liège, Philippe Dulieu, qui ont assisté à la conférence de presse donnée un peu plus tôt. Le roi Philippe, M. Michel, M. Jambon et M. Geens ont quitté le centre de crise environ une heure plus tard. On ignore la teneur de leurs échanges. La presse n’a en effet pu s’approcher que le temps de réaliser quelques clichés.
Confusion
Le tueur a été identifié comme étant Benjamin Herman, un détenu de la prison de Marche. Hasard malheureux, l’un des journalistes de L’Avenir présent sur place pour couvrir les faits s’appelle Benjamin Hermann. Sur Twitter, il devance la confusion possible.
#Liège – Pour éviter toute confusion: je suis journaliste pour L’Avenir et je couvre l’actualité en cours à Liège. Je ne suis en aucune manière lié aux événements de ce matin.
— Benjamin Hermann (@BenjaHermann) 29 mai 2018
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