40 ans après son enlèvement médiatisé, le baron Empain est mort

Le baron Edouard-Jean Empain photographié en 1978. | © AFP PHOTO / COR
L’homme d’affaires belge le baron Edouard-Jean Empain est décédé à l’âge de 80 ans. Son enlèvement en France en 1978 avait défrayé la chronique.
Le baron Edouard-Jean Empain, homme d’affaires belge dont l’enlèvement en France en 1978 avait défrayé la chronique, est décédé jeudi à l’âge de 80 ans, rapportait ce jeudi lalibre.be.
Selon L’Echo, qui l’avait encore interviewé en 2014, cet ancien PDG du groupe Empain-Schneider, retiré des affaires depuis les années 1980, vivait à Monaco avec sa compagne. Edouard-Jean Empain était le petit-fils d’Edouard Empain, anobli par le roi des Belges Léopold II en 1907, qui avait bâti à partir de la fin du XIXe siècle un empire industriel, à l’origine notamment du réseau ferroviaire congolais et de la construction du métro parisien.

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Enlevé devant son domicile
Edouard-Jean, devenu en 1971 PDG du groupe Empain-Schneider, avait été enlevé devant son domicile en plein Paris le 23 janvier 1978. Il avait été séquestré et torturé dans un petit pavillon de Savigny-sur-Orge, en région parisienne, et n’avait été libéré qu’après 63 jours de captivité lors d’une remise de rançon ratée assortie de l’arrestation d’un ravisseur.
Le retentissement de l’affaire était notamment dû à l’épisode de la phalange tranchée sur un de ses petits doigts par ses ravisseurs, « des petites frappes » selon les dires du baron, interviewé en octobre 2014 par L’Echo.

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Après sa libération, Edouard-Jean Empain s’était rapidement retiré des affaires, nourrissant de l’amertume sur le fait de ne pas avoir suscité d’empathie pendant ce rapt spectaculaire, au motif qu’il aurait « dérangé » l’establishment en France. « J’avais plein d’amis qui étaient prêts à payer (la rançon), mais comme il ne fallait pas que je revienne, il ne fallait surtout pas payer« , déclarait-il en 2014.

Dans cet entretien à L’Echo il avait aussi affirmé qu’à l’époque, le roi Baudouin était prêt à payer pour le libérer en raison de « ce que la couronne belge devait à la famille Empain« . Le roi l’avait fait savoir à son entreprise, mais celle-ci n’avait pas donné suite, selon le baron.