L’histoire miraculeuse d’un tweet qui a sauvé 26 jeunes filles

Image d'illustration | © EPA/M.A.PUSHPA KUMARA
Parmi les gestes qui sauvent, celui de tweeter en est désormais un en Inde. Le 5 juillet 2018, c’est en effet une simple publication sur le réseau social Twitter qui a attiré l’attention des autorités et permis de sauver 26 filles.
Début juillet, alors qu’il est dans un train au nord de l’Inde, un passager du nom d’Adarsh Shrivastava a eu la drôle d’expérience de se retrouver entouré d’une vingtaine de fillettes effrayées, visiblement en situation de détresse, aux mains de plusieurs hommes suspects. Inquiet, l’homme s’est saisit de son téléphone et a décidé de faire la seule chose dont il était capabale, face à pareille situation : tweeter.
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« Toutes sont très jeunes et certaines pleurent« , décrit-il alors dans un message qui détaille la situation, à destination du réseau féroviaire et de divers autres comptes – dont celui du Premier ministre indien. Pour l’homme, c’est certain : il est là face à un trafic d’êtres humains. Adarsh Shrivastava sonne alors l’alerte en ligne et donne dans un autre tweet les informations qui permettent de localiser son train.
Et les autorités ferroviaires ne tardent heureusement pas à intervenir. Quelques temps après avoir demandé à la police du rail d’enquêter via Twitter, plusieurs agents en civil sont montés à bord, selon Slate et Global News. Ils ont immédiatement arrêté les deux hommes qui accompagnaient les jeunes filles âgées de 10 à 14 ans, qui ont quant à elle été accueillies par les services de protection de l’enfance, dans l’espoir, notamment, de retrouver leurs familles.
Quand Whatsapp tue
Une fin heureuse pour les victimes et leur « sauveur », qui n’a pas manqué d’être félicité en ligne par de nombreux internautes, qui ont salué son courage. Mais depuis quelques mois, les réseaux sociaux et les messageries en ligne sont pourtant source d’inquiétude en Inde. Whatsapp surtout, qui est accusé d’être à l’origine de plusieurs assassinats. « De l’Assam au Tamil Nadu, 27 individus ont été lynchés en un an« , selon le quotidien The Indian Express, relayé par le Courrier international. Si chaque cas est différent, les meurtres – le plus souvent le fait d’une « rage meurtrière » de foule – sont liés à des rumeurs propagées sur Whatsapp. Certaines des victimes y étaient en effet injustement accusées d’être des kidnappeurs d’enfants.

Le gouvernement indien a demandé aux dirigeants de la messagerie de « prendre des mesures immédiates pour ne plus être l’instrument d’utilisateurs mal intentionnés« . Mais si Whatsapp s’est dit « horrifié par ces terribles actes de violence« , le succès de son outil est surtout basé sur le cryptage des messages qui y circulent. Il est donc « impossible de contrôler la totalité des contenus« , explique l’entreprise, qui plaide néanmoins pour « une collaboration entre les entreprises de la high tech, la société civile et le gouvernement« .
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Comme dans le cas du passager du train, peut-être influencé par la campagne de vigilence collective en cours sur le réseau ferroviaire, c’est sans doute la prévention qui fera la différence. Dans celui des rumeurs propagées sur Whatsapp, la filiale de Facebook veut ainsi encourager ses utilisateurs a mieux distinguer les fakes news qui pourraient lui parvenir via ses canaux.