Meurtre de Nia Wilson : Anne Hathaway dénonce « le privilège des blancs »

Nia Wilson vue par l'artiste Ruben Guadalupe Marquez. | © @broobs.psd (Capture Instagram).
Assassinée le 22 juillet dans un train en Californie vraisemblablement pour sa couleur de peau, la jeune afro-américaine Nia Wilson, qui n’avait que 18 ans, provoque l’émoi outre-Atlantique.
Son nom est en train de résonner comme un mauvais refrain pour pas mal d’américains. Son nom c’est Nia Wilson, jeune afro-américaine pas encore majeure dans son pays, assassinée le 22 juillet dernier dans un train à Oakland, dans la baie de San francisco, en Californie.
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Nia Wilson a été poignardée par un autre jeune américain qui n’a que 27 ans, prénommé John Lee Cowell. Le New york Times révèle qu’il est presque certain, pour la justice américaine, que le jeune homme a déterminé son acte par ses convictions profondément racistes, sa schizophrénie et sa bipolarité comme en a attesté un témoignage de la famille du meurtrier.
Une Amérique qui avance sans trop s’arrêter
Cet assassinat réveille une Amérique toujours ébranlée par les violences de Saint-Louis l’an passé, et montre que le chemin est encore long. Encore long pour que les afro-américains ne vivent plus dans cette peur d’être attaqués, unjuriés ou salis pour leur couleur de peau.
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Nia, avant d’être victime elle-même ce de qui pourrait donc se confirmer être un crime de haine à cause de sa couleur de peau, a aussi été témoin de la mort d’une de ses connaissances, Reggina Jefferies, pour les mêmes raisons en 2016. La jeune femme dansait sur une chanson de gospel, Never Would’ve Made It, lors d’une veillée funèbre, et est tombée dans les bras de Nia Wilson, qui a recceuilli les derniers mots de Reggina, après que quelqu’un ait ouvert le feu sur l’assemblée. Sa soeur Malika se souvient : « [Nia] aurait été là pour toi. Elle t’aurait aidé de toutes les manières possibles ».
Des réactions à la pelle
Les meurtres d’afro-américains sont devenus d’une banalité affligeante au pays de Trump, le mouvement « Black Lives Matter » essayant tant bien que mal de réveiller cette Amérique qui avance sans trop s’arrêter et se poser les bonnes questions.
We do this for Black women.
We do this for Black girls.
We do this for Black femmes.
We do this for #NiaWilson
We will always #SayHerName pic.twitter.com/zGvXzUsLbS
— Black Lives Matter (@Blklivesmatter) 25 juillet 2018
Le « privilège des blancs »
De nombreuses stars du cinéma et de la musique se sont donc tout naturellement insurgées sur les réseaux sociaux, rappelant que « Black Lives Matter » n’est pas juste un hashtag mais une manière de penser que les américains se doivent d’intégrer. L’actrice Anne Hathaway, notamment, a délivré un message percutant via son compte Instagram en dénonçant « le privilège des blancs qui ne connaisent pas cette peur d’être attaqués ». L’actrice pose la question : « Avons-nous (les blancs) vraiment un comportement décent ? Pas dans nos intentions, mais dans nos actions ? Ou dans notre manque d’agissements ? »
La chanteuse Janelle Monae a elle aussi réagi en érigant Nia au rang de symbole dans la lutte contre le racisme. « Alors que tu étais en train d’aider quelqu’un d’autre, tu as été assassinée. Ta vie comptait, Nia Wilson. Ton nom a une signification pour nous, nous n’arrêterons pas de le scander », dit-elle en s’adressant directement à la jeune fille.
D’autres personnalités féminines se sont manifestées sur les réseaux. La chanteuse Princess Nokia ou les actrices Reese Witherspoon et Viola Davis pointant du doigt, à leur tour, l’horreur que vivent les noirs américains depuis trop longtemps.
My heart is broken for #NiaWilson family and friends 💔Say her name. #justiceforNia
— Reese Witherspoon (@RWitherspoon) 25 juillet 2018
You know…..at what point will it stop? I’m getting tired of the heartbreak. Tired of needing to organize rally’s to convince people that our lives matter. To the killer…I will NOT say your name. To Nia…we will shout yours from the rooftops!!! pic.twitter.com/2i03JfCQgS
— Viola Davis (@violadavis) 25 juillet 2018