Donna Strickland : cela faisait 55 ans qu’une femme n’avait pas remporté un prix Nobel de Physique

En sciences, les femmes n'ont pas toujours été reconnues pour leurs découvertes | © Capture d'écran Twitter @Nobelprize
La chercheuse a été récomposée avec Gérard Mourou et Arthur Ashkin pour ses travaux sur la physique des lasers et leurs applications.
Aujourd’hui, Donna Strickland a été récompensée du Prix Nobel de physique, aux côtés du Français Gérard Mouru et de l’Américain Arthur Ashkin. Historique ! En effet, a observé The Guardian, cela faisait 55 ans qu’une femme n’avait pas remporté ce prix Nobel. « Nous devons célébrer les physiciennes parce qu’il y en a … Je suis honorée d’être une de ces femmes », a déclaré la lauréate canadienne.
“We need to celebrate women physicists because they’re out there… I’m honoured to be one of those women, » says Donna Strickland.
She becomes the third woman to receive the #NobelPrize in Physics, joining Maria Goeppert-Mayer (1963) and Marie Curie (1903). Congratulations! pic.twitter.com/m2XLJHTW0V
— The Nobel Prize (@NobelPrize) October 2, 2018
L’effet Matilda, encore très présent dans les esprits
Au passage, entre le Prix Nobel de Marie Curie et celui de Maria Goeppert-Mayer, il y avait 60 ans. Entre celui de Maria Goeppert-Mayer et celui de Donna Strickland, 55 ans. A ce rythme le prochain prix Nobel de physique pour une femme sera dans 50 ans
— Sur les épaules de géantes (@SGeantes) October 2, 2018
Il y a des femmes en physique, rappelle la physicienne. Mais il est également notoire que peu de femmes se lancent dans des carrières scientifiques. De plus, jusque récemment, les rares femmes qui y évoluaient ne se voyaient pas attribuer le crédit qu’elles méritaient, qui revenait … À des hommes, bien sûr ! Et cette non-reconnaissance des femmes pour leurs découvertes scientifiques a un nom : l’effet Matilda.

Plusieurs femmes ont en effet vu leur travail être attribué à des hommes. Parmi celles-ci, la physicienne Mileva Einstein. Née Mileva Maric, elle était en 1896 la seule femme de l’Institut polytechnique de Zurich où elle recontrera Albert Einstein. Elle épousera par après le célèbre auteur de la formule e = mc², et travaillera plusieurs années en étroite collaboration avec le génie. Mais Albert signera tous ses papiers scientifiques sans jamais nommer Mileva. Et si leur correspondance a confirmé la participation de Mileva a certaines recherches, celle-ci n’est aujourd’hui toujours pas reconnue par la communauté scientifique.